Hôtel chambre 1, Emma Mars
Hôtel chambre 1, Emma Mars, paru le 7 Mai 2014 chez First, 534 pages.
Emma Mars, qui cultive le mystère sur sa personne, inaugure avec Hôtel chambre 1 le premier volet d’une trilogie érotique dont le second tome est prévu pour la rentrée et le troisième en Novembre.
Mon résumé :
Annabelle, surnommée « Elle », est une jeune étudiante journaliste qui vit en banlieue parisienne chez sa mère atteinte d’un cancer. Elle a accepté de devenir escort girl dans l’espoir d’envoyer sa mère malade dans une clinique spécialisée aux Etats-Unis. De nature discrète et peu sûre d’elle, contrairement à son amie Sonia, exubérante, en phase avec ses pulsions avec qui elle se lance dans cette mission secrète, Annabelle va apprendre à parader aux bras d’hommes qu’elle accompagne à diverses réceptions. Bien se vêtir, savoir se tenir et engager une conversation sont les acquis indispensables pour être escort. Mais il y a souvent davantage : les soirées se prolongent parfois derrière une chambre d’hôtel, à l’horizontale, moyennant quelques billets supplémentaires. C’est au cours d’une de ces soirées qu’Elle rencontre David Barlet dont le portrait fait souvent la une dans les journaux. Magnat de la presse, David est un homme très influent, plus âgé qu’Elle, à la tête d’une véritable fortune dont il va faire profiter celle sur qui il a jeté son dévolu. Sensible à son charme, Elle, dans cette nouvelle relation, évolue sur une corde raide. Elle a, à vrai dire, de quoi être troublée… Tout d’abord, elle est au même moment, la destinataire de billets anonymes évoquant sa sexualité, ses fantasmes, ses secrets, ses désirs qui semblent toujours être écrits pour elle comme si le mystérieux auteur la connaissait ou devançait ses rêves… Etrange, non ?
Par ailleurs, elle soupçonne le frère de David, Louis, d’en être l’auteur. Louis représente pour elle une véritable énigme et un opposant à son bonheur amoureux. Elle, néanmoins, ne peut s’empêcher d’être troublée par ce bel homme. Et d’autre part, l’homme qu’elle aime et avec qui elle s’apprête à passer le reste de sa vie, ne lui procure qu’un plaisir sage et modéré au lit. Les deux frères, très différents, semblent entretenir une relation pleine d’animosité. Que s’est-il passé dans leur enfance, ou plus tard, pour en arriver là ? Ce qu’Elle ignore, c’est que, par l’intermédiaire de ces petites enveloppes au caractère érotique, déposées régulièrement à son intention, elle va recevoir une véritable initiation sensuelle et sexuelle au coeur d’un hôtel de charme où chaque chambre, chaque décor est unique et emprunte le nom d’une courtisane célèbre.
Cet enseignement spécifique va permettre à Elle d’explorer sa sensualité et la guider au bord d’un précipice avec tous les dangers et l’excitation que cela implique.
Mon avis :
Une énième trilogie érotique dans la même veine que Cinquante nuances de Grey et sans plus d’originalité que toutes les autres ? Non ! Au contraire !! Excepté le fait que David soit un homme d’affaires riche et médiatisé et la ressemblance dans le choix du prénom des héroïnes, la comparaison avec le trop célèbre Cinquante nuances s’arrête là. D’abord _ et cela fait vraiment beaucoup de bien_ ce premier volet a une vraie histoire de fond et il est bien écrit avec un vrai style relevé. Ce n’est pas juste un roman prétexte pour y entreposer des scènes crues. L’histoire progresse vraiment, les épisodes ne se répètent pas toutes les cent pages. Le vocabulaire est riche, y compris dans les parties érotiques. C’est subtil, délicat et osé.
Ce roman se lit facilement, il comporte un bon mélange entre les scènes érotiques et la progression de l’intrigue. On vibre à l’unisson des personnages qui conservent une part d’ombres et ne suivent pas une ligne toute tracée. Les rebondissements, parfois prévisibles, d’autres fois plus inattendus, maintiennent l’attention (et la tension) du lecteur jusqu’à la dernière page qui offre d’ailleurs une vraie fin. On n’attend pas nécessairement une suite. Pourtant, il y en aura une.
Emma Mars propose donc dans ce beau roman un cocktail de sensualité, de mystère et de frissons au travers d’une plume (ou dirais-je d’une langue) bien affûtée pour le plaisir de ses lectrices et lecteurs avides de séries érotiques ou peu connaisseurs de cette littérature.
Les quelques références livresques et musicales dont elle émaille son roman pourraient encore prolonger le plaisir d’un lecteur devenu insatiable…
Je vous propose d’entrer dans le vif du sujet grâce à cet extrait parlant !
« Le visage de l’homme, qui n’émergeait de l’ombre que par intermittence, à la faveur de leurs changements de position, revêtait des traits changeants, selon les variations de l’éclairage, plus ou moins doux, plus ou moins creusés. David m’apparut d’abord, souriant, rassurant, son visage juvénile plongeant entre mes cuisses.
C’est à ce moment précis que je perçus les premières vibrations distillées par l’oeuf, à l’intérieur de moi, si puissantes qu’elles irradiaient tout le pourtour de ma vulve, mes lèvres, et jusqu’à la pointe incandescente de mon clitoris. Je ne pouvais même pas effleurer celui-ci, tant il me semblait sensible, traversé de part en part par ces ondes bienfaisantes qu’une main anonyme commandait à distance.
Puis, dans le flash suivant, alors qu’il relevait la tête et ressortait d’entre mes jambes, mon amant électrique arborait le faciès sombre de Louis, tendu, percé de ces yeux affamés et brûlants. C’était un prédateur, un loup décidé à mordre de toutes ses dents dans ma chair écartelée. Les spasmes qui s’emparèrent de mon vagin me firent l’effet de crocs. Je me sentais déchirée, dévorée, chaque infime partie de mon sexe broyée dans la mâchoire la plus puissante qu’il ait jamais connue. Une sorte d’explosion survint dans mes profondeurs. Déflagration muette, étrangement ralentie, comme une reconfiguration à zéro de ma matrice. La frayeur qui me submergeait l’instant d’avant s’effaçait un peu plus à chaque vague sourde. Ce fut à mon tour de me voir anéantie. Ma tête se révulsa soudain. Je poussai un long cri silencieux, ma bouche en O gobant chaque seconde de plaisir, délice au présent et que j’aurais voulu sans fin.
Quand je retombai enfin sur le sofa, pesamment, comme démembrée, puzzle de chair flapie, je vis que l’écran s’était éteint. L’oeuf aussi, qui refluait maintenant hors de ma fente ébahie. »
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Merci Anne-Sophie pour cette présentation 🙂 !