Au début, François Bégaudeau

Au début, François BégaudeauAu début, François Bégaudeau, paru en Février 2012 chez Alma puis chez 10/18 le 3 Juillet 2014, 162 pages.

François Bégaudeau est un auteur français né en Vendée. Il a vécu à Nantes où il situe en partie l’action de son livre. Avant d’être enseignant au collège et au lycée, il a fait partie d’un groupe punk-rock en tant que chanteur et parolier. Il s’est fait plus largement connaître avec son livre Entre les murs adapté au cinéma par Laurent Cantet : une expérience grandeur réelle avec François Bégaudeau dans son rôle de tous les jours et ses élèves également. Ce film a d’ailleurs reçu la palme d’or.

Le thème de son roman :

Avec Au début, François Bégaudeau nous parle d’une autre incroyable aventure humaine : celle de la maternité. Au début se lit comme des nouvelles autour de cette même thématique : l’envie d’un enfant, la décision d’en avoir un, le fait de tomber enceinte, d’y parvenir facilement ou pas du tout, la perception pour le futur père par rapport à celle de la future mère…
Les points de vue adoptés par l’auteur sont multiples (la plupart du temps, il se glisse dans la peau d’une femme avec une apparente facilité et en tout cas beaucoup de justesse !) et confèrent à la richesse de ce joli livre. Chaque histoire est singulière, chaque trajectoire unique : il y a le père homosexuel qui fait appel, avec son compagnon, à une amie à eux pour le rôle de la mère porteuse, il y a la jeune femme qui tombe enceinte très facilement mais à chaque fois la grossesse n’aboutit pas, il y a celle que son amant encourage à avoir un bébé avant de la délaisser pour retourner avec son ex-femme, il y cet ancien garçon manqué qui était si sûre de ne jamais vouloir d’enfant avant de devenir maman à trente-trois ans et de réaliser peu à peu le dégoût qu’elle inspire au futur papa qui ne la touche plus.
Chaque chapitre s’amorce par « Au début » et un personnage prénommé François semble faire le lien entre tous les personnages.
Les protagonistes s’enchaînent : des âges, des vies, des parcours, des peurs et des espoirs différents… Tantôt heureuses, émouvantes, pathétiques, ces histoires que Bégaudeau semble tirer d’un vécu nous donnent à voir les multiples facettes de ce qu’on nomme (à juste titre ou non) un « heureux événement ».

Ce que j’en pense :

Vous lirez ce roman d’une traite ou bien picorerez tel ou tel récit comme bon vous semble. Au début parle à toutes les femmes qui ont approché de près ou de loin les épisodes de la maternité ou encore celles qui s’y projettent. L’intérêt de ce roman/recueil de nouvelles/récits, c’est aussi la capacité et l’habilité de l’auteur à adopter une langue, un style propre à chaque protagoniste. Pas d’ennui donc grâce à cette grande variation qui s’exerce encore dans les époques : au lecteur de tout remettre dans le bon ordre selon une linéarité qui ne lui est pas donnée d’emblée. En revanche, une fois le livre refermé, le lecteur aura oublié une partie de ces courtes tranches de vie…
A offrir à une amie qui vient d’accoucher par exemple ou encore à son compagnon et qui se retrouvera sans doute en partie dans ce nuancier de portraits, peints avec une grande finesse psychologique de la part de l’écrivain.

Un extrait qui présente le début du second récit :

« Au début j’ai été prise de court. On était si heureux depuis cinq ans, qu’est-ce qu’il avait besoin de perturber cet équilibre ?
J’ai dit non.
Plutôt pas.
Il a décapsulé une Pelforth en silence. Il se renfrognait. Les hommes parfois se renfrognent. Se rencognent dans leur bouderie. Du coup il faut parler à leur place et c’est ainsi que les femmes passent pour bavardes.

J’ai dit qu’une pareille envie ne se décrétait pas. Qu’en maturité je me sentais le quart de mes trente-deux ans. Qu’on avait déjà un enfant à la maison et c’était moi.
Son silence ne valait pas accord. Le samedi suivant j’ai trouvé un mot sur la table de la cuisine : je pars quelques jours chez mes parents, j’ai besoin de faire le point. PS : j’ai nourri le chat.
Devant un verre de brouilly j’ai exposé la situation à Isabelle et conclu qu’elle avait de la chance que François ne la soumette pas à cette pression. Elle a dit qu’elle ne savait as si c’était une chance, qu’on pouvait aussi trouver beau qu’un homme demande un enfant à une femme. Ce pudique accès de lyrisme a coloré ses joues. Isabelle est une fille qui rougit de sa bonté. »

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