Camille, mon envolée, Sophie Daull

camille mon envoléeCamille, mon envolée, Sophie Daull chez Philippe Rey le 20Août 2015, 186 pages.

Sophie Daull prend la plume après le décès brutal de sa fille Camille, âgée de 16 ans, emportée en quatre jours, dans l’idée de consigner ses derniers moments, de relater les faits avant que sa mémoire n’efface peu à peu les détails.
Elle en fera un roman qui alterne entre deux repères chronologiques ; les quatre derniers jours de Camille où se mêlent incompréhension, douleur, effroi et comique de l’absurde et les semaines puis les mois suivants qui sont autant d’anniversaires tragiques de sa disparition.

La plume incisive, concrète, touchante et le ton libre de l’auteure donnent à ce roman son intérêt. Le sujet : la perte d’un enfant, a déjà été traité dans la littérature au travers de maints romans ou récits. Mais Daull nous entraîne dans son sillage et nous fait pénétrer, par petites touches, son univers et celui de Camille, personnage inscrit en creux et terriblement attachant.
Les émotions ne sont pas en reste : colère, rire, larmes, tendresse…
Et l’alternance entre deux temporalités, habilement menée, permet de constamment maintenir l’intérêt du lecteur.

Un beau roman grave et empli d’humanité. Nul mot en trop. La phrase est sûre.
Sidérant de vérité.

Un extrait qui donne le ton :

   « Longtemps, dans les heures sans temps qui ont suivi ta mort, j’ai eu dans les oreilles ta litanie de douleur, quand il te fallait fournir un effort. Tu bougeais péniblement un genou, un coude, ton bassin; ça prenait de longues minutes, et à chaque étape tu disais : « OK- Bon – Et maintenant qu’est-ce que je fais ?  » Et je te guidais, dans un mélange indescriptible de patience, de compassion et de stupéfaction : « Ben maintenant, tu essayes de passer ta jambe là, tu prends appui là, tu bascules le poids sur ton coude gauche, tu essayes d’avancer tes fesses au bord du lit », etc, etc. C’était dingue tant de souffrance. Nous étions toi et moi incrédules devant ça, le mal partout, et ça faisait peur, très peur. Pourtant nous on n’avait peur de rien. Tu n’étais jamais malade; et quand tu étais petite lorsque ensemble on soignait un rhume ou une gastro, on lui défonçait la gueule au microbe. On lui donnait même un p’tit nom, Arsène, Raymond; on le boxait, et il était KO. Tu retournais à l’école avec du cuir sous ta peau de bébé. »

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