Sans oublier la baleine, John Ironmonger

9782234079717-001-X_0Sans oublier la baleine, John Ironmonger paru le 10 Février 2016 chez Stock, 414 pages.

John Ironmonger, docter en zoologie, a précédemment publié Le génie des coïncidences chez Stock en 2013.

Mon résumé :

Il existe une légende bien ancrée à Saint-Piran, minuscule village complètement perdu au fin fond de l’Angleterre, en Cornouailles. Aucun des habitants n’a pu l’oublier et chacun fait en sorte de la transmettre à son tour. Cette histoire parait tirée d’un livre de contes farfelus.
Le destin de ces villageois a été chamboulé par l’arrivée d’un jeune homme, un inconnu prénommé Joe Haak que la mer a déposé totalement nu sur le rivage. L’infirmière de Saint-Piran lui a fait du bouche à bouche pour le ramener à la vie. Tout le monde a une vision bien personnelle de l’événement et sa façon propre de le raconter. Ce qu’il en ressort, c’est qu’il semblerait que cet homme a échoué dans sa tentative de mettre fin à ses jours. L’étranger nie, il ne souhaitait pas mettre fin à ses jours. il est en quelque sorte en cavale, il a tourné le dos à son ancienne vie après avoir mis le feu aux poudres. Il était mathématicien à la City et il a fait une mauvaise opération qui risque d’avoir des conséquences désastreuses qu’il se sent incapable d’assumer.
A Saint-Piran, les nouveaux venus sont bien rares. Il s’agit le plus souvent de naissances. Les touristes ne sont pas nombreux à arriver jusque cet endroit reculé, même pas indiqué sur un panneau et dénué de tout attrait pour un vacancier. Dans ce contexte, la venue d’un étranger, en tenue d’Adam de surcroît, a de quoi surprendre et faire parler cette petite communauté. Et le fait que ce même homme va être celui qui orchestrera le sauvetage d’une baleine échouée en même temps que lui, suffit à le faire accepter dans cet endroit perdu et à l’ériger, aux yeux de certains, comme une sorte de héros.
On navigue entre son passé proche et ce temps présent où Joe semble vouloir amorcer un nouveau chapitre de sa vie aux antipodes de tout ce qu’il a autrefois connu, à savoir, une forme de prospérité, un travail prenant et stressant, une vie confortable mais solitaire. Il se fait peu à peu sa petite place parmi ces gens authentiques dont l’auteur dresse autant de portraits caustiques.Mais Joe ne peut s’empêcher de regarder par-dessus son épaule, de se remémorer certaines conversations éclairées qu’il a pu avoir lui permettant une prise de conscience plus aiguë que d’autres. Alors, quand plane une vague menace d’épidémie, un air de fin du monde, hors de question pour Joe de ne pas être prêt, lui et ceux de Saint-Piran qu’il veut protéger à tout prix.

Mon avis sur ce roman Sans oublier la baleine :

Voici une lecture tout autant savoureuse qu’originale. L’idée de départ était audacieuse, un brin farfelue mais il l’amène sur un terrain inédit qu’il n’était pas facile d’anticiper. Une belle réussite humaniste menée d’une plume qui ne tremble pas tout au long de ces quelques quatre cents pages. Les références culturelles et littéraires dans certains des dialogues ont quelque chose de galvanisant tout autant que ce petit quotidien insignifiant des habitants d’un  hameau côtier perdu.
Ce roman donnera des velléités d’entraide entre voisins à la façon de ces grands banquets nocturnes solidaires où l’on aurait l’impression de pouvoir enfin se laisser vivre et r(e)trouver sa véritable nature. Simple idée fantasque ou douce utopie ? En tous les cas, ce livre a le pouvoir de vous réchauffer et ce serait une grave erreur que d’y renoncer !

Un petit extrait pour vous faire découvrir cette fameuse baleine :

« Joe tenta de se souvenir où, précisément la veille, il avait laissé ses vêtements ; mais, en plein jour, ce paysage, ces eaux gris acier voilées par la bruine et les embruns, n’avait rien de familier.
Un peu plus loin, au milieu d’un récif, un mouvement accrocha son regard. On aurait dit une colonne d’écume, qui jaillissait d’une grosse flaque, à deux pas de la ligne de marée. Joe se laisser glisser maladroitement  au bas d’un rocher et poursuivit le long de la plage. Un souvenir frissonnait dans sa mémoire.Mais… était-ce possible ? A quelques mètres à peine du rivage ? Y avait-il, à cet endroit, assez de fond pour une baleine ?
Elle était pourtant bien là, énorme, gigantesque, en train de se démener dans les hauts-fonds et de gifler la surface de l’eau de sa queue colossale.
Le glaneur l’avait repérée lui aussi. Joe le vit accourir vers lui en gesticulant et il s’élança à sa rencontre. La baleine, à moitié émergée, se débattait dans l’écume à grands renforts d’éclaboussure. Elle était noir et gris, rayée de blanc, et balafrée tout le long du flanc, comme si elle avait survécu à une bataille sans merci. Une pellicule trouble et rouge se diffusait dans l’eau ; le sang d’une blessure, peut-être.
« Dieu tout-puissant, c’est quoi ce machin ? »
Le glaneur au suroît jaune s’était arrêté net, comme subjugué, à quelques pas derrière Joe. « C’est une baleine. Un rorqual, sacrément costaud. »
Une grosse vague avançait vers la plage. Quand elle faucha l’animal, celui-ci lutta contre les remous à coups de queue, puis, tel un énorme baril de tôle ondulée, il fonça s’échouer, tête la première, sur le sable.
« Attention ! » Joe recula précipitamment jusque sur les galets. »

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