Promenez-vous dans les bois pendant que vous êtes encore en vie, Ruth Ware
Promenez-vous dans les bois pendant que vous êtes encore en vie, Ruth Ware paru le 11 Février chez Fleuve noir, traduit de l’anglais par Séverine Quelet, 377 pages.
Ruth Ware a enseigné l’anglais, elle a été également libraire, attachée presse avant de se lancer dans l’écriture. Promenez-vous dans les bois est son premier thriller.
Mon résumé :
Clare, belle et populaire, se marie et pour son enterrement de vie de jeune fille, quelques amies sont conviées dont Nora. Celle-ci est la première surprise par cette invitation incongrue. Cela fait dix ans que les anciennes meilleures amies ne se sont pas revues. Et leur amitié n’était alors plus au beau fixe. Et pour cause… Il est des événements dont on ne se remet jamais complètement. Nora s’est éloignée de son passé qui semble être encore pour elle une source de douleur. Elle est devenue écrivain. Quel est le sens de cette invitation ? Elle l’ignore et la curiosité la pousse à accepter comme malgré elle. Elle le regrette presque aussitôt. Mais au moins, il y aura Nina, une ancienne copine avec laquelle elle a gardé quelques liens.
La drôle de fête chapeautée par la nouvelle meilleure amie de la future mariée, Flo, distille une ambiance des plus austères renforcée par le cadre. Le week-end se déroule en effet dans une grande maison de verre que Nora juge hostile, érigée au cœur d’une forêt sombre et silencieuse.
L’atmosphère, délétère, se veut pourtant festive et enfantine. Les jeunes adultes se prêtent à des parties d’action ou vérité qui remettent à la surface des secrets douloureusement enfouis et qui auraient sûrement dû le rester, ainsi que des enchaînements de tequilas et même une tentative troublante de ouija.
Entre deux chapitres qui déroule le fil de ces événements durant le week-end, nous sommes en présence de Nora qui se trouve à l’hôpital, blessée et amnésique. Plus que troublée par sa mémoire défaillante, elle s’inquiète d’autant plus de constater la présence de policiers en faction devant sa chambre. Elle n’arrive pas à se rappeler. Elle se revoit courir sur la petite route de forêt, elle se souvient vaguement d’un fusil décoratif accroché dans le salon qui n’était pas chargé mais ne parvient pas à relier certains points obscurs. Nous progressons à tâtons avec elle, tentant de découvrir le véritable enjeu de cet enterrement de vie de jeune fille qui semble avoir tourné au drame.
Mon avis :
Ce livre s’annonce des plus effrayants, dans la veine des romans de terreur implacables. En réalité, malgré un cadre grandiose et anxiogène, la tension, plus importante vers la fin, ne vous fera normalement pas cauchemarder plus que de raison. Il est facilement lisible avec un langage simple, jeune et une trame efficace bien que peu originale. Le fait de voir l’héroïne principale à l’hôpital en proie à une angoisse due à son amnésie rétrograde apporte du piment à la linéarité du récit et une perspective plus intéressante. La dernière partie du roman est plus riche. Il semble que le roman repose tout entier sur quelques éléments cruciaux et que le reste ancre l’histoire dans une ambiance sans plus de matière.
L‘ensemble est agréable à lire et la force de la narration s’appuie sur un paysage travaillé et facile à imaginer, à l’image de la jaquette du livre très suggestive et attractive.
Je m’attendais à une histoire plus effrayante et en cela, j’ai été un peu déçue mais malgré tout, j’ai pris plaisir à cette lecture distrayante, à cette intimité partagée avec le personnage principal et à cette fin saisissante.
Vous prendrez bien une petite tranche de Promenez-vous dans les bois :
« Si seulement. Si seulement j’étais partie à ce moment-là. Je voudrais dormir mais je n’y arrive pas, même branchée au goutte-à-goutte de morphine. Alors je reste allongée, à écouter les voix dans le couloir. La femme flic et une autre dame discutent en chuchotant de ce qu’il s’est passé, et un mot résonné dans ma tête : meurtre, meurtre, meurtre.
Est-ce vrai ? Est-ce possible ?
Qui est mort ?
Clare ? Flo ? Nina ?
Mon cœur s’arrête à cette pensée. Pas Nina. Si belle, si directe, si pleine de vie. Par pitié…
Il faut que je me rappelle. Je dois me souvenir de ce qu’il s’est passé ensuite. Je sais qu’à l’aube, ils vont venir me poser des questions. Ils attendent que je me réveille pour me parler.
Ma version des faits devra être carrée.
Mais que s’est-il passé après ? Les événements de la journée tourbillonnent dans ma tête, se mélangent, s’entremêlent, la vérité avec les mensonges. Je ne dispose que de quelques heures pour les démêler.
Pas à pas, alors. Ensuite ?
Ma main se porte à mon épaule, à l’ecchymose qui s’étale. »
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