Et je danse, aussi, Jean-Claude Mourlevat et Anne-Laure Bondoux

et je danse aussiEt je danse, aussi, Jean-Claude Mourlevat et Anne-Laure Bondoux, le 12 Mars 2015 chez Fleuve éditions, 280 pages.

 Anne-Laure Bondoux écrit pour la jeunesse depuis une quinzaine d’années. Jean-Claude Mourlevat est également un auteur talentueux pour la jeunesse, il a notamment écrit l’incroyable Combat d’hiver ou encore le puissant roman Terrienne. Pour ce dernier roman Et je danse, aussi ils ont mis en commun leur talent d’écrivains et nous offrent un excellent roman épistolaire pour adultes.

Mon résumé :

C’est l’histoire d’une rencontre épistolaire entre Adeline, trentenaire quelconque, discrète, angoissée avec les hommes, « brune, grande et grosse » comme elle se décrit elle-même et son écrivain fétiche en panne d’inspiration : Pierre-Marie, la soixantaine, ayant jadis obtenu le prix Goncourt, vivant désormais seul, comme Adeline, mais dans les montagnes. Cette rencontre en question était loin de débuter sous les meilleurs auspices. Le ton un brin cassant de l’écrivain habitué à recevoir des courriers de fans qui s’accompagnent de manuscrits, avait de quoi décourager même une de ses plus grandes admiratrices. Mais Adeline n’est pas n’importe qui. Elle persiste, elle ne lui a pas soumis un énième manuscrit. Le paquet qui accompagne sa première lettre devient très vite un objet de mystère car il n’est pas ouvert aussitôt. Alors que leurs échanges, à leurs balbutiements, manquent s’arrêter net, une première lueur de connivence les pousse à poursuivre. Et, très rapidement, le ton devient de plus en plus amical, personnel, intime. Ils se confient l’un à l’autre, se comprennent et cette correspondance leur devient à tous deux indispensable tout autant que salvatrice.
Et, tandis que Adeline avait encouragé son interlocuteur à prendre connaissance du fameux colis, lorsque le lien se tisse entre les deux, elle revient sur cette initiative et lui assure que rien ne pourra continuer comme avant s’il ouvre le paquet. Evidemment, cela aiguise la curiosité du lecteur de même que celle de Pierre-Marie à qui le mystérieux colis fait de l’oeil…
Et, plus nous avançons dans la lecture, plus nous nous demandons pourquoi Adeline a écrit à Pierre-Marie. Quel est ce lien qui les unit ? Quel est ce secret ?

Mon avis :

C’est un merveilleux roman épistolaire que ce Et je danse, aussi qui opère un savoureux mélange d’émotion et d’humour porté par deux personnages extrêmement attachants que l’on quitte vraiment à regret. La lecture est facile, addictive, le ton juste et sans fausse note.
C’est un roman vivant, intense, réjouissant, humain sur lequel on a envie, sitôt fini, d’échanger, que l’on conseillera avec délice. Une petite pépite à laisser fondre sur le bout de la langue.
A s’offrir puis à offrir sans attendre.

Je vous propose ici un extrait du début de leur correspondance où Pierre-Marie s’adresse à Adeline :

« J’avoue que j’ai pensé à vous une bonne partie de cette journée de voyage et que j’avais hâte d’être au calme pour (essayer de) vous apporter le réconfort demandé. Qu’est-ce qui a bien pu vous arriver de si désastreux hier à 22 heures, au cours de cette sortie pour laquelle vous vous faisiez belle ? Au passage, je trouve toujours émouvant une femme appliquée à se faire belle, quel que soit le point de départ de cette tentative et quel qu’en soit le résultat. Ça me touche, qu’il s’agisse d’une petite fille, d’une adulte ou d’une grand-mère. Je la regarde se peigner, se farder, s’apprêter, je vois son œil interrogateur dans le miroir. Et si elle n’est pas jolie, ça me touche doublement.
   Oui, qu’est-ce qui vous est tombé dessus hier soir ? Une déception amoureuse ? Si c’est le cas, ce type est un triste con, permettez-moi de vous le dire (ou une triste conne peut-être). Il (ou elle) ne vous mérite pas. Quelqu’un vous a appelée la grosse et soudain toutes les barricades érigées depuis des années se sont effondrées comme les murs de paille du premier petit cochon ? Ou bien vous avez plus simplement succombé à un de ces coups de tristesse vicieux qui nous submerge sans raison objective ? Je connais ça depuis mon enfance, ça a commencé aux fêtes patronales de mon village (ah, cet insaisissable pompon), ça s’est poursuivi dans les surprises-parties de mon adolescence dans lesquelles je promenais désespérément mon mètre quatre-vingt-douze et ma gaucherie, et ça s’est achevé par les rares fêtes de mariage auxquelles j’ai commis l’erreur de  me rendre, adulte. Un jour je vous expliquerai pourquoi je préfère cent fois les enterrements. Si j’oublie, rappelez-moi de le faire, c’est promis ? »

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