La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la tour Eiffel, Romain Puertolas
La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la tour Eiffel, Romain Puertolas, paru le 7 Janvier 2015 chez Le Dilettante, 253 pages.
Après le défrisant succès de L’extraordinaire voyage du Fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea (cf : mon article), Romain Puertolas nous propose ici un nouveau roman désopilant très attendu.
Mon résumé :
Monsieur Machin, contrôleur aérien, se rend chez le coiffeur et profite du calme du salon et du temps plutôt long qu’il va falloir au professionnel afin de dompter sa coupe afro, pour dérouler le fil d’une histoire tout sauf banale. Celle d’une certaine Providence Dupois. La femme qui a tant fait parler d’elle dans les journaux. La jeune femme capable d’un exploit absolument inédit : celui de pouvoir s’envoler !
Cette fois, le coiffeur tout autant que le lecteur, est suspendu aux lèvres de M.Machin/Truc/Bidule… Car c’est bien lui, en sa qualité de contrôleur des airs, qui lui a donné l’autorisation de voler. Ce jour-là, Providence devait se rendre au Maroc au chevet d’une petite fille malade, atteinte de mucoviscidose ou plus poétiquement ayant mangé un trop gros nuage… Elle lui a promis de venir, elle doit l’adopter et l’amener en France où elle recevra de meilleurs soins. Cette promesse est sacrée, il lui faut absolument trouver un moyen pour s’y rendre. Bien évidemment, elle avait réservé son vol sur l’avion seulement à cause d’un nuage islandais au nom imprononçable (décidément, ces Islandais, à croire qu’ils le font exprès !) tous les vols sont annulés. Mais Providence ne va pas renoncer. Elle rencontre un hurluberlu dans le hall d’aéroport qui va lui donner le nom de Maître Hué capable d’apprendre à voler.
A l’image de Saint-Michel terrassant le dragon, Providence va affronter avec détermination et bonhomie chaque obstacle qui se mettra entre elle et sa fille de coeur.
Mon avis :
La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la tour Eiffel donne envie à son lecteur en premier lieu d’apprendre à voler en compagnie d’un être loufoque, une sorte de « charlatan africain… qui se prend pour un charlatan chinois par-dessus le marché ! », de tricoter des vêtements en fromage, de faire un soufflé en apesanteur, d’envoyer des étoiles Made in China grâce à de gros camions… Bref, de retrouver son âme d’enfant et de croire à ce conte burlesque, fantaisiste et magique.
Mais Puertolas ne se contente pas d’être drôle, il sait être émouvant. L’on rit bien sûr à l’évocation de toutes ces mésaventures saupoudrées de moult références littéraires, musicales, filmiques ou publicitaires… presque trop nombreuses par instants. Le ton est sans pareil, léger, inconséquent, railleur et pourtant son écriture révèle une vérité humaniste, une grandeur d’âme qui ne peut que nous émerveiller et nous attendrir.
Un extrait où le lecteur ne verra pas Providence sous son meilleur jour :
« Lorsque, lancée dans une vendetta contre tout ce qui ressemblait de près ou de loin à l’uniforme bleu de Royal Air Maroc, elle s’en fut prise à trois hôtesses de l’air de la bonne compagnie, deux de la mauvaise, et à une femme de ménage, Providence ne put s’en prendre qu’à elle-même, car le maudit nuage de cendres était bien trop haut dans le ciel pour pouvoir sauter jusqu’à lui et le balayer d’un coup de bras. Un nuage de cendres, les fumeurs nous feraient vraiment chier jusqu’au bout ! A force de balancer leur fumée dans l’atmosphère, c’est eux qui l’avaient créé ce monstre noir. Le volcan n’était qu’un prétexte inventé par les fabricants de cigarettes. Ah, elle avait bon dos, l’Islande ! Qui s’en plaindrait ? Sûrement pas les Islandais, on ne savait même pas s’ils existaient. Vous en connaissez, vous ? Vous savez à quoi ça ressemble, un Islandais ? Des scientifiques ont prouvé qu’au cours de notre vie, nous avons plus de chances de tomber sur le Yéti que sur un Islandais…
Si Providence avait été un géant, elle lui aurait foutu une sacrée trempe à ce gros cendrier ambulant ! Perchée sur ses talons hauts, elle aurait pris un aspirateur gigantesque et aurait fait le ménage du ciel plus vite qu’elle nettoyait son appartement le dimanche matin en écoutant Radio Bossanova. »
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Je n’avais déjà pas beaucoup apprécié le fakir, celui-là ne m’inspire pas vraiment…
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