Nous irons tous au paradis, Fannie Flagg
Nous irons tous au paradis, Fannie Flagg paru le 1er octobre au Cherche Midi, traduit de l’anglais par Jean-Luc Piningre, 393 pages.
Fannie Flagg est l’auteure des Beignets de tomates vertes porté à l’écran et deux délicieux romans : Miss Alabama et ses petits secrets (cf : mon article) et La dernière réunion des filles de la station-service (cf : mon article).
L’histoire en quelques mots :
Dans une petite bourgade du Missouri, Elner, pimpante octogénaire, a décidé d’aller cueillir des figues dans son jardin contre l’avis de ses neveux et nièces. Une abeille la pique et la pauvre Elner tombe de l’échelle. Elle a le temps de penser qu’elle va se faire réprimander avant de sombrer. Amenée à l’hôpital, elle est déclarée morte. Très vite, la nouvelle se propage dans cette communauté où beaucoup se connaissent. Personne n’arrive à y croire et son entourage est profondément marqué par sa disparition. Car Elner n’était pas une personne ordinaire. Elle a marqué la vie de nombreuses personnes et par sa gentillesse, son dévouement, elle a souvent été d’une grande aide. Personnage unique et irremplaçable, Elner n’a peut-être pas dit son dernier mot.
Mes impressions de lectrice :
Comme à son habitude, Fannie Flagg nous introduit dans son univers aussi cosy qu’humain, tout autant réjouissant que léger. C’est le kaléidoscope de plusieurs personnages tous plus attachants les uns que les autres, aux parcours de vie divers et singuliers, que la romancière brosse en lien étroit avec l’héroïne. Avec une franche dose d’inventivité, de poésie et même de surnaturel, Nous irons tous au paradis est un hymne à la vie, un roman des plus bienveillants dont le mal semble avoir disparu. Certains passages vous convaincront peut-être moins que d’autres mais l’ensemble est réussi et cohérent. On retrouve une fois encore l’humour de l’auteure à travers certains portraits hauts en couleurs et également par le biais des dialogues savoureux. Une lecture optimiste à souhait !
De l’esprit de Fannie Flagg au travers de cet extrait :
« Jusqu’à ce qu’elle n’en ait plus l’âge, Elner l’avait toujours couchée avec un biberon de chocolat au lait. L’été, elles dormaient ensemble sur la grande véranda, protégée par une moustiquaire, et l’hiver, Elner l’installait dans le petit lit à côté du sien. Elles regardaient le halo orange du radiateur électrique en bavardant avant de s’endormir. Jeune fille, Linda avait pris des cours de claquettes à l’école de Dixie Cahill et Elner avait assisté à tous les spectacles donnés par les élèves. Elle était présente également aux remises de diplômes et, bien sûr, au mariage de Linda. Tante Elner avait toujours été là, comme Norma et Macky. Quand celui-ci n’avait pas réussi à convaincre Norma de laisser leur fille se former directement chez AT&T plutôt qu’à l’université, Elner y était arrivée, elle. En définitive, chaque fois qu’il y avait eu un problème avec qui que ce soit, Elner avait toujours eu la réponse. »