Ma meilleure ennemie, Paula Daly
Ma meilleure ennemie, Paula Daly paru chez Cherche Midi le 4 Février 2016, traduit de l’anglais par Florianne Vidal, 443 pages.
Après La faute paru chez le même éditeur et en poche chez Pocket, Paula Daly, qui vit en Angleterre, propose un deuxième thriller psychologique.
Mon résumé de Ma meilleure ennemie :
Natty et Sean semblent former un joli petit couple. Ils se sont connus jeunes, ils ont travaillé dur aux côtés l’un de l’autre pour faire tourner leur hôtel, ils sont parents de deux adolescentes et habitent une maison dans la région des Lakes qui offre de beaux paysages. Pourtant, la situation n’est pas idyllique pour autant. Il semblerait que Sean se sente parfois délaissé par sa femme qui s’investit pleinement dans son travail et garde un contrôle drastique dans son quotidien.
Un jour alors que leur cadette est en voyage scolaire en France, ils reçoivent un coup de fil : leur fille est malade et hospitalisée. Alors qu’ils s’apprêtent à réserver un vol, Natty et Sean décident finalement de ne pas partir tous les deux. L’un restera pour s’occuper de l’hôtel et de leur autre fille. C’est Natty qui ira en France. Mais cette dernière sollicite l’aide d’une amie de confiance, le temps de son absence. Sa copine Eve, psychologue, sera présente ce qui rassure tout le monde. Natty pense sa famille entre de bonnes mains et Eve n’y voit aucun inconvénient. Arrivée en France, Natty est rassurée quant à l’état de santé de sa fille qui s’est considérablement amélioré. C’est finalement au retour que l’état d’urgence est décrété.
Natty ne pouvait pas imaginer un instant qu’en rentrant chez elle, son mari lui apprendrait qu’il la quitterait… pour Eve. Qu’a-t-il bien pu se passer en quelques jours pour que la situation se renverse à ce point-là ?
Alors que Natty essaie de se relever, elle reçoit un jour un courrier stipulant que son « amie » aurait déjà agi de la sorte par le passé. C’est le signal qu’attendait Natty pour se lancer dans une bataille contre Eve pour tenter de comprendre, de démasquer la vraie Eve mais… à ses risques et périls.
Ce que j’ai pensé du second roman de Paula Daly :
Le scénario est relativement simple (or la simplicité n’est pas la facilité et c’est souvent préférable à un scénario alambiqué trop tiré par les cheveux) et d’une efficacité avérée dès les premières pages. Les personnages sont suffisamment creusés pour être crédibles et intéressants bien que tout semble se dérouler terriblement vite, accentuant le sentiment d’une catastrophe impossible, d’un état d’urgence bousculant tout sur son passage.
L’on suit différents personnages (dont une inspectrice) ce qui permet de multiplier les points de vue et de voir les éléments du puzzle se mettre peu à peu en place.
On se prend au jeu d’un roman qui se dévore (nombreux dialogues, écriture grand public) avec une intrigue facile à comprendre et réaliste ce qui est d’autant plus marquant pour le lecteur. Et l’on compatit inévitablement pour Natty.
Un extrait qui offre une plongée dans le chaos émotionnel d’une femme abandonnée :
« Je voudrais pleurer. Je voudrais hurler à m’en faire péter les cordes vocales mais je n’y arrive pas. C’est comme si mes émotions s’étaient mises sur pause.
Bien évidemment, j’ai passé ma première nuit après le départ de Sean à me faire du cinéma, à les imaginer tous les deux ensemble. La bouteille de vin que je me suis enfilée n’a fait qu’aggraver les choses. Au fond de mon lit, la tête comme un melon, je n’en finissais pas de me demander : Comment cette histoire a-t-elle commencé ? Comment ont-ils fait pour passer de la conversation banale entre amis où chacun s’intéresse à la vie de l’autre, du gentil badinage, à la partie de jambes en l’air ?
Ont-ils parlé de moi ? Sean lui a-t-il fait des confidences à mon sujet ?
Oscillant entre indignation et dégoût de moi-même, j’ai tout à coup repensé à mon séjour en France. Qu’ont-ils fait quand j’étais là-bas ? Je les ai imaginés assis dans le canapé, se lançant des clins d’œil complices en attendant qu’Alice aille dormir. Regardaient-ils la télé tout en vérifiant leur montre ? Je me suis représenté Eve, les jambes repliées sous elle, interrogeant innocemment Alice sur sa journée, avant de pouvoir monter se coucher avec Sean.
Lui a-t-il écrit des textos comme ceux qu’il m’envoyait autrefois ? »