Le jour où Anita envoya tout balader, Katarina Bivald

le-jour-ou-anita-envoya-tout-baladerLe jour où Anita envoya tout balader, Katarina Bivald paru chez Denoël le 11 Mai 2016, traduit du suédois par Marianne Ségol-Samoy, 459 pages.

Katarina Bivald s’est fait remarquer avec un premier roman de bibliothérapie (sujet très en vogue) : La bibliothèque des cœurs cabossés qui vient de paraître en poche dans la collection J’ai lu.

Le sujet du Jour où Anita envoya tout balader :

Anita a trente-huit ans, un job dans un supermarché, vit dans une petite ville et a une fille, Emma, qui entre à l’université et va quitter le cocon maternel au grand désespoir de sa mère. Anita, désespérée, va devoir apprendre à gérer ce qui jusque-là lui faisait défaut : du temps libre !
Désemparée du départ de sa fille qui était le centre de son univers, après avoir compté les jours qui la séparaient de son retour aux petites vacances, vainement tenté de cacher son téléphone pour ne pas être tentée d’appeler trop souvent Emma pour des sujets futiles, Anita se rend à l’évidence : il lui faut un nouveau passe-temps, un ou plusieurs hobbies qui lui permettront de s’occuper. Alors elle repense à ses rêves de jeunesse qu’elle a abandonnés en chemin. Elle rêvait de faire de la moto après avoir eu un flirt avec un jeune motard. Et pourquoi pas le faire aujourd’hui, presque vingt ans plus tard ?
Anita s’inscrit à l’auto-école ce qui surprend tout le monde y compris elle-même étant de nature peureuse ! Surtout que dans cette petite ville, les ragots vont bon train…Ce qui semble être au départ une vaste plaisanterie va se transformer en une folle aventure pimentée par un moniteur des plus charmants ! Et ce n’est pas tout, Anita va accepter de faire partie d’une association organisant La Journée de la Ville quelque peu tombée en désuétude et relève le défi de tout faire pour redonner à cette journée particulière ses lettres de noblesse.
Dans cette dynamique d’une deuxième vie qui commence tout juste, Anita, entre euphorie et découragement, entre surprises et déconvenues, va redéfinir sa vie aux côtés de ses collègues et amies, de nouvelles rencontres et d’une mère un peu froide qui n’a pas dévoilé tous ses secrets…

Mes impressions de lectrice sur le Katarina Bivald :

Je ne m’attendais pas à ces touches d’humour qui émaillent cette histoire féminine qui n’est pourtant pas sans aborder des sujets graves, des sujets qui peuvent toucher tout un chacun. L’héroïne, touchante, évolue au cours du roman et nous suivons avec passion les différents stades de ce qui pourrait s’apparenter à une reconstruction car c’est bien d’une vie nouvelle dont il est question ici.
Le jour où Anita envoya tout balader offre une lecture détente, joyeuse, grand public et pleine de rires et de tendresse dans un style simple, sans fioritures. Un scénario plaisant et non dénué de surprises.
Le genre de livre que l’on se passe entre copines, soeurs ou qu’on pourrait offrir à sa mère !

Savourons cet extrait !

« A Extra-Market, la réalité a continué sans moi mais elle me rattrape rapidement. Petit-Roger, qui est toujours à la recherche d’un responsable adjoint, m’a à l’oeil. Alors je réorganise le coin des tomates selon leur forme et leur consistance : coulis de tomates, tomates pelées concassées, tomates pelées entières. Bien que le poste ne m’intéresse pas, j’ai eu pour mission de tester mes « qualités opérationnelles de chef ». Malheureusement j’ai dû interrompre « l’opération test » pour aller à mon cours de moto. Je suppose donc que je ne suis pas bien placée sur la lsite des candidats potentiels.
Je reste un moment devant les rangées de tomates pour essayer de maîtriser mes pensées qui se rebellent et refusent de remplacer les motos et les rayons de soleil par des néons et des boîtes de conserve. Tu t’es bien amusée, alors maintenant concentre-toi ! dit mon côté raisonnable. Qu’est-ce que je fous là ? rétorque mon côté lucide.
Pia me montre une boîte de tomates concassées à l’ail en me demandant où la ranger. L’ail intervient-il dans le degré de concassage ? Officiellement, Pia est venue pour ranger les boîtes d’à côté : les raviolis, la sauce bolognaise, les boulettes de viande. Officieusement, elle s’est débinée des caisses vu que c’est l’heure où les retraités arrivent en masse avec leurs coupons de réduction et leur petite monnaie. C’est un moment qui agace tellement Pia qu’elle laisse généralement le tapis roulant en marche uniquement pour savourer leur mine stressée quand ils essaient d’attraper leur oignon qui continue de tourner sur lui-même.
Nous décidons ensemble que les tomates concassées à l’ail ont leur place après les concassées nature et avant les broyées. »