Les apparences, Gillian Flynn

Les apparences, Gillian FlynnLes apparences, Gillian Flynn, Sonatine, 2012, 570 pages

Les éditions Sonatine ont fêté ce printemps leurs dix ans, parmi leurs publications, il y a notamment Les visages de Jesse Kellerman, sombre et mystérieux, l’excellent Avant d’aller dormir de S.J Watson récompensé par le prix Sncf polar et celui dont je m’apprête à vous parler, le dernier de Gillian Flynn après Les lieux sombres.

Le début du roman :

Nick et Amy, jeune couple parfait en apparence, vivent dans une bourgade du Missouri après avoir quitté Manhattan. Le jour de leur cinquième anniversaire, alors que NIck semble avoir pris la décision de quitter sa femme pour laquelle il nourrit de sombres sentiments, cette dernière a disparu. Rentrant précipitamment à la maison après avoir été prévenu par un voisin, Nick découvre la porte grande ouverte, quelques meubles renversés, le fer à repasser toujours branché. Cela ne ressemble pas à Amy. Rapidement, il se tourne vers les autorités qui vont ouvrir une enquête. Le comportement de Nick au cours de l’investigation n’est pas exactement celui d’un mari éploré et bientôt l’opinion publique le prend en grippe. Après tout, le mari n’est-il pas dans la plupart des cas, le coupable tout désigné ?
Comme pour chaque anniversaire de mariage, Amy avait préparé une chasse au trésor à l’intention de Nick afin qu’il découvre son cadeau. Or précisément tous les indices que Nick découvre les uns après les autres semblent là pour mieux semer le doute sur son innocence.
Le lecteur suit, ans l’histoire principale, Nick qui semble se montrer honnête _ mais faut-il vraiment s’y fier ?_ et nous confie quelle personne sa femme se trouve être véritablement.
D’autre part, entre deux chapitres où l’enquête se poursuit, le lecteur a des extraits du journal intime d’Amy qui retrace leur rencontre, les débuts de leur idylle puis les premières années de mariage jusqu’au présent qui semble s’assombrir de plus en plus.
On peut dire que le titre français Les apparences porte bien son nom car difficile si ce n’est impossible, pour le lecteur de démêler le vrai du faux, dans cette histoire pleine de rebondissements, où tout repose sur les faux semblants…

Ma critique :

Un roman sans fausse note, noir comme on les aime… Flynn maîtrise l’art du suspense jusqu’au dénouement qui laisse le lecteur abasourdi.
Elle distille la juste dose de machiavélisme, de doutes, de manipulation et osons-le dire, d’amour !
Au final,  un véritable tour de force par cette auteure américaine magicienne des mots. Il serait criminel d’en dévoiler trop, je vous laisse la chance de le découvrir par vous-même !

Et pour ne pas rester sur votre faim, un extrait :

« Il n’y avait personne à l’intérieur. Je me suis agenouillé sur le plancher poussiéreux et j’ai regardé sous le premier banc. Si Amy laissait un indice dans un lieu public, elle le scotchait toujours sous quelque chose, entre le vieux chewing-gum et la poussière, et elle avait toujours raison, parce que personne n’aime regarder le dessous des choses. Il n’y avait rien sous le premier banc, mais un rabat de papier dépassait du banc de derrière. Je l’ai enjambé et j’ai détaché d’un petit coup sec l’enveloppe bleu-Amy, où restait accroché un petit bout de scotch.

Bonjour, mon cher mari,

Tu l’as trouvé ! Tu es vraiment brillant. Et ça aide peut-être que j’aie décidé de ne pas faire de la chasse au trésor de cette année une marche forcée harassante à travers mes souvenirs les plus ésotériques.
J’ai pris un indice chez ton très cher Mark Twain :
« Que devrait-on faire à l’homme qui a inventé la célébration des anniversaires ? Le tuer, ce serait trop clément. »
Je le comprends enfin, ce que tu m’as dit année après année, que cette chasse au trésor devrait être un moment consacré à nous célébrer, pas un test pour vérifier si tu te rappelles tout ce que je peux penser ou dire dans l’année. On pourrait croire qu’une femme adulte s’en apercevrait toute seule mais… je suppose que les maris sont là pour ça. Pour nous montrer ce que nous ne parvenons pas à voir par nous-mêmes, même si ça prend cinq ans.
Alors je voulais prendre un moment, sur la terre où Mark Twain a fait ses premiers pas, pour te remercier pour ton  INTELLIGENCE. Tu es vraiment l’individu le plus affûté, le plus drôle que je connaisse. J’ai un souvenir sensoriel magnifique : de toutes les fois, au fil des ans, où tu m’as murmuré à l’oreille _ je sens la chatouille de ton haleine sur mon lobe en t’écrivant cela _ des mots qui n’étaient adressés qu’à moi, juste pour me faire rire. Quel mouvement généreux, je m’en aperçois, de la part d’un mari, d’essayer de faire rire son épouse.Et tu as toujours choisi le meilleur moment. »

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