Trente-six chandelles, Marie-Sabine Roger
trente-six chandelles, Marie-Sabine Roger, paru le 20 Août 2014 chez Le Rouergue, 278 pages.
Marie -Sabine Roger est l’auteure de plusieurs romans dont La tête en friche porté à l’écran par Jean Becker ainsi que Bon rétablissement dont la sortie en salle date du 17 Septembre 2014. Son dernier trente-six chandelles pourrait lui aussi être aisément adapté au cinéma.
Mon résumé :
Mortimer vient d’avoir trente-six ans, c’est son anniversaire. Et il se prépare à mourir. Non pas qu’il l’ait décidé, bien au contraire ! Mais il est persuadé de rendre l’âme pile au moment de son anniversaire. Car c’est un fléau dans sa famille : tous les hommes (dont le prénom commence par « Mor » : Mortimer, Morvan, Morgan…) meurent exactement à trente-six ans contrairement aux filles (dont les prénoms débutent phonétiquement par « Vi » : Virginie, Violette) qui décèdent très âgées.
Son père, son grand-père, son arrière grand-père (et ainsi de suite) sont tous morts précisément le jour de leurs trente-six ans. Seules les circonstances (aussi loufoques qu’étranges) diffèrent.
Mortimer a tout préparé (et là ça m’a fait penser au début du délicieux Miss Alabama et ses petits secrets de Fannie Flagg cf mon article) pour mourir tranquille. Il a démissionné, donné le préavis pour son logement, revêtu son costume le plus élégant en choisissant de belles chaussettes avec des oursons rouges et jaunes…
Et il n’a plus qu’à attendre le couperet…
Sauf que… Sa (grande et seule) véritable amie débarque sans crier gare chez lui en terrain conquis comme elle le fait toujours. N’ayant pas réussi à partager cette confidence familiale par peur de paraître suspect, sa copine Paquita ne se doute aucunement de l’état d’esprit de Mortimer. Celui-ci aurait préféré ne pas être dérangé mais comment dire à Paquita de partir sans la mettre dans tous ses états ?
Finalement, l’heure tourne et le moment fatidique ne vient pas. Mortimer est mortifié. Qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ?
Le destin l’aurait-il épargné ? Oublié ? Ou est-ce simplement un retard inopiné ? Et si la mort ne vient pas, que va-t-il devenir ? Il a si bien réglé son départ qu’il se demande bien de quoi pourrait se composer son avenir.
Mon avis :
Quel enchantement que ce petit roman empli de cocasserie, de fantaisie et de poésie ! Merci à l’auteure de nous offrir ce petit bijou dont le lecteur savoure chaque bon mot, chaque farce et chaque retournement de situation. L’on regrette juste qu’il ne se prolonge pas. Difficile de quitter Mortimer – si attachant, si spécial – et ceux qu’il aime ! trente-six chandelles nous en fait voir de toutes les couleurs, il se lit l’air de rien mais vous accompagnera longtemps par sa belle leçon d’humanisme et sa légèreté joyeuse et communicative. Recommandé pour vous assouplir les zygomatiques !
Un petit extrait à laisser fondre en bouche :
« Depuis que je connais Nassardine, il rate le café avec une constance admirable, ce qui ne l’empêche pas de poursuivre son rêve sans se décourager : retrouver le goût exact de ce kahwa mythique que faisait son grand-père. Dans ses souvenirs, en tout cas.
Il est passé par tous les stades, de la pisse d’âne au brou de noix. Paquita ne s’en émeut plus. Elle s’achète du café soluble qu’elle boit dans sa propre tasse, un cochon rose bonbon qu’elle tient par la queue avec délicatesse, le petit doigt en l’air comme une vraie princesse. Ou bien – le plus souvent possible – elle vient le boire chez moi.
Il n’y a plus guère que les clients qui se risquent encore à jouer les cobayes. Soit ce sont des nouveaux, leur innocence joue contre eux, soit ils savent déjà à quoi il faut s’attendre mais ils se sacrifient, parce que c’est demandé si gentiment avec tant d’espoir dans les yeux…
_ Vous prendrez bien un petit kahwa, en attendant votre crêpe ? Mais si, ça me fait plaisir ! Ce coup-ci, vous verrez – Hamdoulillah ! – j’ai retrouvé la technique !
Ce qui n’est jamais – jamais – le cas. »
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