L’Encre et le Sang, Franck Thilliez et Laurent Scalese

L’Encre et le Sang, Franck Thilliez et Laurent Scalese, paru chez Pocket le 13 Juin 2013, 119 pages.

F. Thilliez et L. Scalese, tous deux auteurs français de romans policiers, unissent leur imagination pour écrire à deux ce bref roman où court une part de fantastique.

Mon résumé :

William Sagnier a deux ennemis jurés qu’il est fermement décidé à éliminer : son ex-maîtresse Cassandra, éditrice reconnue, et le nouvel amant de cette dernière : l’écrivain Jack Malcombe. Ces deux-là se sont associés pour lui voler son travail. William a écrit un roman policier très sombre et, après avoir rencontré lors d’une soirée, Cassandra, il lui avait envoyé la moitié de son roman. Au vu de ses encouragements, William a poursuivi et est, par la même occasion, tombé amoureux de cette belle femme superficielle et cruelle. Une fois le travail achevé, elle n’a eu aucun scrupule à s’emparer du manuscrit et le publier sous le nom d’un de ses auteurs : Jack Malcombe. Ce dernier rencontre un très vif succès à travers le monde. Avec Cassandra, les deux acolytes se rendent à Hong Kong où Jack dédicace son dernier roman : Bloody Sea dont il n’a bien sûr pas écrit une seule ligne. William, prêt à les éliminer, les poursuit. Mais en arrivant dans leur belle et grande villa, il se fait accueillir par de féroces doberman. Il est forcé de battre en retraite. Songeant sérieusement à mettre fin à ses jours, il va tomber au détour d’une ruelle sur une antique machine à écrire qui semble lui faire de l’oeil. Or il va vite réaliser qu’elle est dotée d’une puissance magique. Les mots qu’il pose sur le papier accouchent aussitôt d’une réalité avérée dans la vraie vie. Le voilà le maître du monde. Ou presque…

Mon avis :

Thilliez et Scalese signent un court roman sans autre prétention que celle de nous divertir le temps d’une soirée. Le style est simple, en quelques pages, le portrait du héros se dessine. Le ton est donné dès les premières pages. Malgré la brièveté, les rebondissements et retournements de situation vont bon train et régalent le lecteur. L’idée de départ, bien que simple, est traitée de manière originale, et à vrai dire, l’on se prend au jeu.
les lecteurs très occasionnels apprécieront certainement la facilité d’accès que propose ce roman dynamique. Les autres seront peut-être un brin frustrés par toutes les pistes non exploitées. Au lecteur de poursuivre tout seul et d’imaginer la suite ! Ou de méditer sur la noirceur humaine…

Voici un extrait :

   « Avec fébrilité, William retourna s’asseoir. Il n’arrivait pas à croire ce qu’il avait vu. Il suffisait de taper des mots sur le clavier de la machine, de les coucher sur le papier, pour leur insuffler la vie. Les situations décrites devenaient réalité. La perspective d’exercer un contrôle sur les choses et les personnes, d’avoir prise sur les événements, lui fit oublier tous ses ennuis et le gonfla à bloc. Avant de s’emballer, il devait s’assurer que le hasard n’avait rien à voir avec ce qui venait de se produire. Jusqu’ici, les coïncidences ne lui avaient pas porté chance.
Comme la pluie tambourinait contre la vitre, il pianota, sans vraiment réfléchir:

   A 22h43, Mei Lee passera sous ma fenêtre, s’arrêtera et m’adressera un sourire.

Il hésita puis ajouta :

   Elle sera vêtue d’un tailleur blanc et s’abritera sous un parapluie fuchsia.

   Après avoir jeté un oeil sur sa montre, il regagna la fenêtre, dans un état second. En contrebas, parmi les gens qui couraient, une silhouette élancée s’approcha de l’immeuble. Dans son tailleur, la Philippine évoquait un ange tombé du ciel. Les gouttes d’eau crépitaient sur le parapluie fuchsia qu’elle serrait fermement. A trois ou quatre mètres de l’entrée du bâtiment, elle s’immobilisa. »

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