Sigmaringen, Pierre Assouline
Sigmaringen, Pierre Assouline paru chez Gallimard le 9 Janvier 2014, 354 pages et le 15 Octobre 2015 en poche, collection Folio.
L’auteur s’inspire d’un événement historique survenu durant la seconde guerre mondiale assez méconnu. Le château de Sigmaringen en Allemagne avait été réquisitionné par Hitler en 44 pour servir de refuge aux collabos français : le maréchal Pétain, ses proches, Laval et bien d’autres. Le majordome des Hohenzollern reste au château tandis que son maître et sa famille se voient dans l’obligation de quitter les lieux. Le majordome va réorganiser son équipe pour servir au mieux les nouveaux maîtres du lieu qui cohabitent avec plus ou moins d’habileté les uns avec les autres.
Pierre Assouline se lance dans une galerie de portraits de personnes ayant eu un rôle dans l’Histoire et qui sont, à ce moment, dans une ombre protectrice. Il leur sera fait un procès plus tard mais il sont en attente et bien à l’abri. Les journées se passent mollement au cœur de cette propriété allemande. Pas de conflit déclaré, juste quelques rancunes latentes. Quel est le véritable enjeu du roman ? Nous faire découvrir un épisode somme toute mineure de la seconde guerre mondiale ? Le personnage principal est ce majordome d’une platitude exaspérante qui observe les autres avec professionnalisme. L’écriture d’Assouline est de facture classique avec un aspect guindé. Les personnages, plutôt antipathiques, nous laissent à distance, au seuil du château austère dont le lecteur n’est pas très sûr de vouloir pousser les portes. La seule touche d’émotion juste, on la trouve lorsque le narrateur du présent s’exprime mais il est très peu représenté. Dommage !
Une belle fin tout de même où le personnage principal sort de sa neutralité en se questionnant sur l’Histoire.
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