La silhouette, c’est peu, Nathalie Peyrebonne
La silhouette, c’est peu, Nathalie Peyrebonne, 29 Janvier 2015 chez Phébus, 157 pages.
Nathalie Peyrebonne signe ici son second roman après Rêve général paru en 2013.
Mon résumé :
L’on suit quatre parisiens : il y a Edmé qui vit dans la rue au pied d’un immeuble dans lequel se terre Angélique, fin gourmet qui n’a plus quitté son appartement depuis des lustres. L’on croise également Diane, conductrice de taxi, qui entretient une relation amoureuse décousue, avec un homme marié et père de famille, plutôt synonyme de frustration que de bonheur véritable. Et enfin Agnès, qui exerce un métier peu commun : elle est scaphandrière et oublie, le temps d’une plongée insolite, le bruit et l’agitation de sa famille recomposée.
Diane et Agnès sont amies. Diane connait de vue Edmé. Et Edmé et Angélique sont sur le point de faire connaissance.
Mais l’événement qui secoue quelque peu ce microcosme parisien, ce sont les petits dictons, maximes et autres proverbes que sème une main anonyme dans Paris qui sur un mur, qui sur une addition, qui dans un taxi… Des petits mots sur la pluie, le beau temps, la journée mondiale de tel événement, un certain art de vivre… Et qui permettent aux quatre protagonistes de s’interroger sur eux-mêmes et parfois de s’extirper de leurs coquilles.
Mon avis :
Un joli roman qui tient à la fois du conte moderne, du roman philosophique et d’une comédie de moeurs porté par une écriture vivante et enchanteresse. Une saveur incomparable dont le lecteur se délecte à chacun des chapitres courts donnant la voix à l’un des quatre personnages clés.
J’aurais aimé en savoir un peu plus sur le passé des protagonistes qui conservent une belle part de mystère. Sur une idée originale, Nathalie Peyrebonne signe un roman intime et poignant.
Un extrait de ce joli roman polyphonique :
« De ma fenêtre je réinvente le monde. Je veille sur tous ces pantins qui du matin au soir courent vers leur travail, leur famille ou leur manque d’amour. Ils courent et moi je reste à mon poste, je suis la gardienne de leur monde agité. Il m’a fallu pour cela me créer mon phare, mon refuge. Le monde a quelque chose du verre d’eau dans lequel fond un cachet d’aspirine : ça grouille, ça bouillonne, et, si par malheur vous êtes dedans, vous êtes balloté, retourné, renversé, jusqu’à ce qu’un jour, terminé, plus de bulles, et vous vous écrasez, lentement mais sûrement, au fond, en de multiples particules. Pour ne plus en bouger. Lorsque j’étais dans le verre, j’avais ce sentiment qu’il me fallait veiller, toujours un oeil ouvert, nuit et jour, pour éviter la collision d’une toute petite bulle avec une autre, plus balourde. Les bulles sont complètement inconscientes, il faut protéger l’une, gendarmer l’autre, s’interposer parfois, bref, être là. »
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