Baignade surveillée, Guillaume Guéraud
Baignade surveillée, Guillaume Guéraud, Rouergue, 8 Janvier 2014, 125 pages
Guillaume Guéraud est davantage connu dans la littérature jeunesse, avec Baignade surveillée, il signe son deuxième roman pour adultes et entre dans la cour des grands ! Grâce à sa jolie histoire, il a fait partie des cinq finalistes pour le prix Landerneau découvertes !!
Résumé :
Un couple au bord de la rupture avec une animosité à fleur de peau provenant surtout de la femme, part en vacances, comme tous les ans, au Cap-Ferret, accompagné de leur garçon de dix ans qui semble ne pas trop souffrir de cette situation bancale mais profite de ses vacances avec joie.
A ce trio vacillant, s’ajoute bientôt une quatrième figure : celle de Max, le frère du père que la femme n’aime pas et qui, d’ailleurs, ne se prive pas pour afficher sa désapprobation. Ce dernier débarque sans prévenir et multiplie les tours, les farces, les gamineries alors que son frère le soupçonne à juste titre d’avoir fait un énième dérapage et de tenter d’échapper à une nouvelle arrestation suivie d’un séjour en prison. Auguste, le fils, se réjouit de la présence de son oncle qui, malgré tout, avec son franc parler et ses façons de clown, apportera un peu de gaieté dans ces vacances vouées à l’échec.
Le père fait quelques piteuses tentatives pour recoller les morceaux avec sa femme qu’il aime encore et qui affiche envers lui une indifférence teintée de mépris et de méchanceté tandis qu’elle passe son temps à pianoter sur son portable.
Entre morosité et frivolité, l’ambiance de ces vacances très particulières va osciller jusqu’à l’arrivée d’un événement marquant.
Ce que j’en ai pensé :
Un court roman facile d’immersion, même pour des lecteurs occasionnels, avec des personnages proches de nous, aux problèmes bien réels et à la dynamique percutante.
Le roman oscille entre le présent de ces vacances ratées et le passé de l’oncle Max que le lecteur découvre par bribes : pelures d’oranges qui tombent une à une jusqu’à découvrir un fruit blet. Comme chez Philippe Besson et sa Maison atlantique, cet été-là n’est pas tout à fait sous le signe de l’insouciance et de la légèreté. Et pourtant on s’y sent bien et on n’a aucune envie que cela s’arrête…
Un extrait qui explicite le cadre de ces vacances :
« Toujours le même endroit – le Cap-Ferret. Toujours les mêmes dates – du 1er au 15 août. Et toujours le même camping – toujours au même emplacement.
Nos grandes vacances étaient réglées comme du papier à musique.
Le camping – depuis que le cabanon de mes parents avait disparu – c’était par souci d’économie.
On n’avait pas les moyens de se louer une baraque aux tarifs pratiqués sur les bords du bassin.
Pour les dates – pas le choix- c’était à cause du boulot d’Estelle.
La bibliothèque où elle bossait imposait à tout son personnel de prendre ses congés à ce moment-là malgré les protestations syndicales.
Et le Cap-Ferret – immuable lieu de nos vacances – c’était pour un tas de raisons – bonnes ou mauvaises, comme la nostalgie, les merveilleux tableaux décrépis de l’enfance et tout ça.
Ca remonte à loin.
J’avais en partie grandi là-bas – avec mon frère.
Nos parents avaient un cabanon tout près de la plage et ils nous y emmenaient presque tous les week-ends pour fuir la morosité de Bordeaux. J’entends dire aujourd’hui que la ville de Bordeaux déborde de vie mais tu parles, dans ma jeunesse, je l’ai toujours connue vide, pluvieuse, lugubre et fermée. « Peuplée rien que de connards qui pètent plus haut que leur cul ! « résumait Max.
On est nés tous les deux à Bordeaux – et on y a étouffé tous les deux. Loin des beaux quartiers. Cité de la Benauge – dans une barre qui a été détruite depuis.
Le cabanon nous permettait de lâcher prise.
Au milieu des arbousiers – à deux cents mètres de l’océan – au Cap-Ferret. »
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