Une dernière danse, Victoria Hislop

Une dernière danse, Victoria HislopUne dernière danse, Victoria Hislop, Les Escales, paru le 7 Mai 2014, 453 pages, traduit de l’anglais par Séverine Quelet.

Victoria Hislop partage son temps entre l’Angleterre et la Crète, elle parle français couramment et a remporté un vif succès avec son Fil des souvenirs.

Mon résumé :

Sonia, trentenaire, vit à Londres avec son mari James qui semble être un homme froid et égoïste. Sonia s’est habituée à cette vie monotone juste égayée par ses récents cours de danse où elle s’est inscrite quelque peu par hasard mais pour lesquels elle développe une véritable passion. Avec son amie Maggie, beaucoup plus libérée et exubérante, elle s’en va en vacances à Grenade où les deux femmes ont réservé un stage de flamenco. C’est encore l’occasion pour les deux amies de prendre du bon temps, de goûter les spécialités culinaires, d’aller danser jusqu’au bout de la nuit, de visiter et se perdre dans les petites ruelles de la vieille ville…
Sonia va y faire une rencontre déterminante : celle d’un homme, tenancier d’un bar. Le propriétaire, âgé, va lui raconter une très longue histoire qui va captiver Sonia et lever peu à peu le voile sur un secret familial qu’elle était très loin de soupçonner. Dans ce café El Barril qui a été au centre de bien des événements, Sonia va être le témoin indirect d’une époque trouble.
Le cafetier déroule le fil d’une saga : celle de la famille Ramirez qui avait quatre grands enfants, au destin unique et tortueux, au moment où la guerre civile en Espagne éclate. Parmi ces quatre jeunes gens, il y avait un féru de politique, un musicien guitariste, un toréador à la carrière fulgurante et la petite soeur passionnée de flamenco, étoile montante, tombant follement amoureuse d’un gitan guitariste…

Mon avis :

Saga familiale emplie d’émotion, de rebondissements, de tragédies, de flammes, de rancoeur et de jalousie familiale sur fond de période historique contrariée : Victoria Hislop est sur son domaine de prédilection.
La première partie contemporaine met en avant le plaisant personnage de Sonia que l’on aimerait connaître davantage avant de passer  la très longue seconde partie. Le lecteur sait que la résolution de l’histoire des Ramirez mettra en lumière le lien existant avec Sonia qui semble se trouver à un carrefour de son existence. Mais cette deuxième partie tranche tellement avec la première que c’est quelque part légèrement frustrant. J’aurais, pour ma part, préféré des allers-retours entre les deux histoires. La seconde partie est très longue et comprend des passages que j’ai trouvés trop détaillés et manquant de rythme. Quant à la troisième partie où toutes les clés nous sont données, elle est un peu expéditive. Il me semble que  ce roman aurait encore pu gagner en intensité avec une construction un brin plus subtile. Hislop a choisi de mettre l’accent sur la guerre civile espagnole au travers du destin capricieux d’une famille particulière illustrant les tourments d’une époque entière. Une dernière danse devrait ravir les inconditionnels du Fil des souvenirs car ce roman s’inscrit dans la même veine. Si j’ai trouvé des richesses dans chacun de ces livres, je n’ai pas été entièrement conquise à cause der certains passages moins intéressants à mes yeux.
Une belle lecture tout de même et une belle traduction dans un style sobre et classique.

Un extrait de la première partie contemporaine :

« Après leur soirée, étendue sur le lit de la chambre d’hôtel, Sonia contemplait le plafond. Comme toujours dans les hôtels bon marché, la pièce était trop sombre la journée et trop illuminée la nuit. Le réverbère dans la rue diffusait à travers les rideaux sans doublure un rai de lumière qui éclairait le motif beige du plafond et y dessinait des tourbillons hallucinogènes ; l’esprit de Sonia, encore stimulé par le café, s’emballait. Et si la lumière et la caféine ne suffisaient pas à favoriser l’insomnie, le mince matelas s’en chargeait.
Sonia méditait sur le bonheur qu’elle ressentait à se trouver dans cette ville. La respiration régulière de Maggie dans le lit voisin, à seulement quelques centimètres, lui était étrangement réconfortante. Elle retourna dans sa tête les événements de la soirée et sa propension à esquiver les questions de son amie. Quelles que soient les réponses qu’elle lui donnerait, tôt ou tard Maggie approcherait de la vérité et saurait comment elle allait sans qu’elle ne prononce le moindre mot. Son amie était capable d’interpréter une simple ombre qui traversait son visage quand elle lui disait « Comment vas-tu? ». Voilà pourquoi James ne l’aimait pas et pourquoi tant de membres de la gent masculine partageaient ce sentiment. Maggie cernait parfaitement les hommes, les jugeait sévèrement et ne leur accordait jamais le bénéfice du doute.
James était, ainsi que le disait si délicatement Maggie, « poussiéreux ». Son âge n’était pas seul en cause, cela tenait aussi à son comportement. Déjà dans son berceau, les grains de poussière devaient s’attarder sur lui. »

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