Un vent de cendres, Sandrine Collette

Un vent de cendres, Sandrine ColletteUn vent de cendres, Sandrine Collette, Denoël, paru le 13 Février 2014, 255 pages.

Sandrine Collette a reçu le Grand Prix de Littérature policière 2013 pour Des noeuds d’acier, son premier roman (cf mon article) qui est une très bonne vente également en poche.

Mon résumé :

Camille arrive avec son frère Malo, auquel elle est très attachée, ainsi que quelques amis, des jeunes également, pour faire les vendanges durant une semaine. Les travailleurs sont nourris, logés. L’ambiance est assez détendue, franchouillarde même avec les habitués et les générations se mélangent. Seule ombre au tableau : les propriétaires des vignes : Octave et Andreas. Ce dernier brille par son absence.
Le passé de ces deux hommes, ces deux frères vieillissants très énigmatiques, est entaché par un grave accident dont Sandrine Collette déroule le noeud durant le prologue. Ils étaient alors jeunes, heureux, accompagnés de la belle et pétulante Laure, la compagne d’Andreas qui ne survivra pas à ce terrible accident. Elle meurt décapitée. Pas exactement le genre d’images dont on parvient aisément à se débarrasser. Les deux hommes ont survécu. Octave est défiguré par une large cicatrice sur son visage et boîte, il marche avec une canne tandis qu’Andreas a été détruit moralement. Des deux, il semble être celui qui a l’autorité et qui commande, toutefois, il a choisi l’isolement et ne se mêle pas aux autres. De sa tour d’ivoire, il observe tout. Quant à Octave, habitué aux regards qui reluquent son visage accidenté, lorsqu’il pose les yeux sur Camille, la jeune étudiante venue ramasser le raisin, c’est Laure qu’il a l’impression de voir à cause de ses cheveux d’un blond blanc et ce trouble persiste et l’attire irrémédiablement et dangereusement.
Malo, le frère de Camille, ne voit pas d’un bon oeil cet Octave qui furète autour de sa soeur. Il la met en garde. Camille ne veut rien entendre. Et bientôt, Malo disparaît. Seule Camille s’inquiète réellement et tente de le retrouver.

Mon avis :

Excepté le prologue, l’histoire courte se déroule sur neuf jours au cours desquels plusieurs événements vont survenir. A priori, tous les ingrédients étaient réunis pour passer un moment de lecture aussi angoissant que délicieux : un passé trouble, une disparition inquiétante, des relations humaines et notamment fraternelles emplies de mystère, un cadre naturel (les vignes) riche à exploiter, des secrets à révéler… Tout cela en un laps de temps court et au coeur d’un roman plutôt condensé… Très alléchant…
Malheureusement, le suspense n’est pas vraiment au rendez-vous. Difficile de s’immerger dans ce roman contrairement à son premier où j’étais vraiment happée par l’intrigue d’une grande noirceur et en empathie avec le personnage principal. Ici, j’ai trouvé que les personnages manquaient de consistance, que l’intrigue évoluait trop peu, trop lentement. En bref, l’intérêt s’émousse vite. Les dialogues et le ton populaire, bien que cadrant avec le milieu, n’étaient pas toujours des plus captivants. Le début et la fin, étonnante, sont les meilleures parts de ce roman d’ambiance. J’en attendais davantage…

Place à l’extrait :

   « Tout le monde a fait l’expérience une fois dans sa vie de ces moments étranges qui donnent l’impression d’avoir déjà été vécus. Une sensation au détour d’un chemin, un lieu à la fois inconnu et familier, lointain et au bord de la conscience en même temps ; la certitude d’avoir un jour prononcé les mêmes mots, d’avoir fait les mêmes gestes. Mais où, quand, pourquoi, impossible de le dire. Cette sensation reste, ardente et vaine. Perdus d’avance, ces souvenirs ne reviennent jamais en mémoire, inaccessibles, d’un autre temps, d’un autre monde.
De la même façon, certains endroits, à l’instant où on les découvre, révèlent ce sombre pressentiment que rien ne bon ne peut y advenir. Un trouble diffus qui se remarque à peine, une hésitation, un frisson qui pourrait tout aussi bien venir du petit vent d’est ; seulement il y autre chose. Ces endroits, on ne les connaît pas, mais eux semblent vous attendre.
Pour le pire.
Et le pire, c’est de se dire plus tard qu’on l’avait senti venir.
Malo se tient bras croisés à l’arrière de la grande maison qui se dresse comme le château d’un vieux conte, et cette grande maison lui déplaît instantanément. Il est descendu de voiture et c’est là que la sensation l’a pris. Dans le bout de pré fauché qui sert à se garer. Il regarde la façade, ses fenêtres bardées de grlles, les vieux rosiers fatigués. Mais il y fait à peine attention, il ferme la portière et plisse les yeux. Voilà, c’est tout. La seconde d’après, il remarque les quelques personnes rassemblées autour du vieux, il répond au coup de coude d’Henri, le sentiment diffus s’évanouit. »

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