Singuliers, Christophe Carlier

singuliersSinguliers, Christophe Carlier, Phébus le 3 Décembre 2014, 119 pages.

Christophe Carlier a écrit L’Assassin à la pomme verte qui a reçu le prix du 1er roman. Il a également travaillé dix ans à l’Académie française ce qui a donné lieu à ses Lettres à l’Académie française.

Le synopsis :

A l’occasion d’une représentation de la pièce de théâtre : Menteur de Corneille, plusieurs personnages, certains se connaissant, d’autres pas, vont se croiser. Les rencontres se déroulent principalement dans un bar à proximité de la représentation théâtrale mais pas seulement : le métro, le bus, la salle dans laquelle se joue la pièce, sont autant de lieux où tous ces protagonistes font connaissance, s’observent ou se donnent rendez-vous.
Chacun avec son histoire, son passé, sa solitude, sa sensibilité.
Un peu comme dans la pièce, chaque personnage endosse un costume pour faire bonne figure sans forcément révéler son sentiment profond. Mais l’auteur donne à entendre ce discours intérieur. Ainsi d’une table à une autre, d’un appartement à l’autre, l’histoire se trame lentement avec ces diverses ramifications qui font la force du livre mettant en exergue des thématiques fortes : la force du temps, la vie, les amours passées et à venir, la séparation, les retrouvailles, le poids du hasard au travers de rencontres.
Grâce à une écriture fluide, touchante et sans fioritures, entre légèreté insignifiante et art de vivre, Christophe Carlier nous invite à faire corps, le temps d’une soirée, avec ce singulier microcosme qu’il étudie à la loupe.

Un extrait savoureux :

   « Que disent-ils ? A l’instant, leurs voix me gênaient et je regrette maintenant que l’un d’eux parle trop bas pour que j’entende la fin de ses phrases. Il y a des conversations dans lesquelles on entre aussi facilement que dans des faits divers, obsédantes même ; d’autres où tout paraît factice, de l’accroche à la résolution finale. La leur a quelque chose d’insolite.

   Mes deux voisins, qui ont visiblement du mal à se parler, semblent pourtant décidés à passer un long moment ensemble. Peut-être même vont-ils oublier l’heure. Ceux-là n’ont ni téléphone ni ordinateur. Les machines, qui ont désormais confisqué la communication, les laissent en repos. Pour combien de temps ? Cette rémission justifie sans doute qu’ils demeurent ainsi, front à front, dans ce café, unis par la seule perspective de brasser des lieux communs ou de partager des plages de mutisme.

   J’envie parfois la facilité avec laquelle certains hommes laissent le silence s’installer entre eux. Alice dit que la parole ne sert en général qu’à se plaindre ou à se vanter, et que les taciturnes méritent notre estime. A quoi pensent-ils, ceux qui se taisent, le soir, dans tous les cafés du monde ? On voit bien, quand on les regarde, que des images leur passent devant les yeux. » 

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