Un mauvais garçon, Deepti Kapoor

un mauvais garçonUn mauvais garçon, Deepti Kapoor paru le 20 Août 2015 chez Seuil, 198 pages.

C’est le premier roman de cette jeune journaliste née en Inde du Nord qui, pour les besoins de son livre, a largement sillonné la ville de New Delhi.

L’histoire du roman Un mauvais garçon:

Une jeune femme de vingt ans, étudiante à New Delhi, entre deux cavalcades dans la grande ville, nous raconte sa tragique histoire d’amour (elle précise dès le début que le dénouement est malheureux) avec un homme de quelques années de plus qu’elle, qui lui apparaît aussi repoussant que magnétique.
Sa mère étant décédée, son père rarement présent, c’est sa tante qui l’élève et cherche à lui faire épouser un bon parti. Or cette femme moderne brûle de vivre des aventures et se met en danger aux côtés d’un homme qui l’initie au sexe et à la drogue.

Mon avis sur Un mauvais garçon :

Un mauvais garçon est la cartographie à la fois d’une ville et d’un désir charnel. L’écriture de Kapoor est saisissante, la construction originale : changements de points de vue narratifs, brouillage des repères temporels, enchaînement de paragraphes tantôt romanesques, tantôt descriptifs, souvent habités d’une langue poétique, sensuelle, pleine d’un tourbillon de vie et de violence.
Peu à peu, l’on fait corps avec les personnages qui nous entraînent au cœur de leur danse sensuelle effrénée prenant les allures d’un drame antique revisité par la plume incisive de Deepti Kapoor.
Certains lecteurs resteront malgré tout sur le carreau car l’écriture et le sujet sont particuliers et plutôt audacieux et il faut parvenir à s’immiscer dans ce roman.

Un extrait de Un mauvais garçon :

   « Le soleil est très bas à présent. Le bruit de la ville monte tandis qu’il se couche et elle ne peut le dissocier des battements de son cœur qui pulse dans sa gorge, du claquement de ses dents, parce que enfin quelque chose lui arrive.

   Le garde à la porte le salue, ils échangent un mot. On dirait qu’ils sont déjà amis. C’est une habitude qu’il a, elle le découvrira – de se faire aimer des pauvres; s’il le voulait, il pourrait lever une armée parmi eux, ils le prennent pour un des leurs qui se serait déguisé. Il lui offre une cigarette et elle refuse, alors il s’en allume une et lui demande si elle sait à quel point elle est belle, il le lui demande comme s’il ne savait pas trop qu’en faire, comme s’il s’agissait d’une qualité qu’il pourrait éventuellement appliquer à une tâche donnée. Puis il rigole par-devers lui, passe à autre chose, change de sujet, lui explique que sa voiture est plus loin, qu’ils peuvent se retrouver après les feux, vers Lodi. Il l’attendra sur le bord de la route, il a une Maruti  Zen rouge avec un autocollant marqué PRESSE en gros caractères sur la lunette arrière. Tu ne peux pas la rater. »

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