J’ai perdu tout ce que j’aimais, Sacha Sperling

J'ai perdu tout ce que j'aimais, Sacha SperlingJ’ai perdu tout ce que j’aimais, Sacha Sperling, Fayard, Septembre 2013, 433 pages

Résumé :

Le livre met en scène le narrateur dénommé « Sacha Sperling » qui parle à la première personne et semble être la copie conforme de l’auteur. De retour de Californie où Sacha a fait un break, le voilà de nouveau à Paris, le jeune écrivain parisien branché, désabusé et en proie à un mal-être persistant. Après un premier roman publié à 18 ans et couronné d’une gloire très médiatique et retentissante vite démentie par l’échec du second roman, Sacha peine à retrouver une place parmi ceux qu’il connaissait autrefois et qu’il a délaissés. Il erre toujours quelque peu à côté de lui-même et reçoit des messages anonymes et volontairement blessants sous forme de SMS. Serait-il traqué ? La paranoïa n’est jamais loin, augmentée sous l’effet des drogues et d’une solitude exacerbée.

La violence, le sexe et la volonté d’exister et de briller peignent une jeunesse dorée qui a grandi trop vite et qui avale ses anti-dépresseurs entre deux coupes de champagne.

Critique :

Le ton est juste pour ce roman où la distinction entre auteur et narrateur semble, jusqu’au dénouement, quasi inexistante. Peinture d’un microcosme parisien huppé, ce livre témoigne, dans une langue âpre et sans fausse note, des tourments d’une jeunesse qui a tout fait trop vite et qui fabrique de très jeunes adultes dépressifs. Ces derniers, afin d’exister un tant soit peu, s’avancent chancelants entre deux gratte-ciels sur une corde tendue et sans filet.
Le lecteur assiste impuissant à ce spectacle glaçant.

Un cri déchirant, un personnage aussi attachant que dérangeant, en bref, un livre coup de poing dont on ne sort pas indemne.

Je vous propose un extrait qui vous permettra de goûter au ton volontairement désinvolte de l’auteur :

« Flora m’a donné rendez-vous dans ce café où nous allions souvent. Il y a longtemps. Avant les livres, avant mon départ. Avant que la bobine ne se mette à dérailler. Elle n’a pas tellement changé. Son petit visage en pointillé, es cheveux bruns, ses études brillantes. Et puis, toujours cette façon de me parler avec une sorte de condescendance qui n’est rien d’autre qu’une parade de défense. Je la regarde. Je repense à cette nuit où nous avions couché avec elle, Augustin et moi. Cette nuit que j’ai immortalisée dans mon livre, sans rien demander à personne. Quel âge avait-elle ? Treize ? Quatorze ans ? Flora qui est devenue un personnage de mon histoire. Celle qui a fait se dresser les poils de tous les papas qui sont tombés sur le livre. Elle est là, devant moi, bien réelle, beaucoup plus grande que cette nuit-là, et tout ça est un peu surréaliste. Quand j’ai demandé à Flora qui lui avait dit que j’étais de retour, elle s’est contentée de me répondre « ici, les gens savent des choses sur les gens », et tout de suite, j’ai repensé au message : Je sais que tu es revenu. »

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