L’île du serment, Peter May

l'île du sermentL’île du serment, Peter May, paru le 3 Septembre 2014 chez Le Rouergue, traduit de l’anglais par Jean-René Dastugue, 419 pages.

Peter May revient sur son sujet de prédilection à travers ce dernier roman qui revisite l’histoire de l’Ecosse comme il avait excellé à le faire à travers sa trilogie écossaise se déroulant sur l’île de Lewis.

Mon résumé :

Nous sommes sur l’île d’Entrée qui se situe dans l’archipel de La Madeleine à l’Est du Canada où vivent des familles d’origine écossaise. Comme sur l’île de Lewis  (clin d’oeil à L’île des chasseurs d’oiseaux), il ne s’y passe jamais rien, en tout cas, surtout pas de meurtre. Mais tout arrive. Une nuit, James Cowell, issu d’un milieu aisé, est poignardé à mort. Sa femme, qui a donné l’alerte, était sur les lieux du crime. Couverte de sang, elle prétend avoir surpris un intrus à cagoule et aurait tenté de défendre son mari. Mais dans ce cas, pourquoi diable n’a-t-elle pas été poignardée ? Son argumentation ne convaincra guère les enquêteurs et comme souvent, dans ce genre d’affaires, elle sera la première suspectée.
Sine Mackenzie accompagne l’équipe de policiers sur cette île battue par la tempête. Il est le seul à parler anglais. Son ex-femme, Marie-Ange, fait partie de l’équipée. Sime est quelque peu à part. Il sera d’ailleurs le seul à être convaincu mordicus que l’épouse de la victime est innocente. Sa première rencontre avec la suspecte constitue un véritable choc pour lui : il est persuadé de la connaître ! Elle, non. Ce ne sera pas le seul fait troublant…
Depuis sa séparation, Sime est insomniaque. Les nuits se transforment en véritables séances de torture. Il est épuisé. Est-il encore capable d’avoir les idées claires sur une enquête d’une telle ampleur ?
Et que dire de ses réminiscences qui mettent à jour les histoires de ses ancêtres contées par sa grand-mère lorsqu’il était enfant ? Entre songe et demi-conscience, Sime explore le passé de son aïeul chassé de l’île de Lewis par les propriétaires terriens lors de la grande famine de pommes de terre vers 1850. Son arrière-arrière-arrière-grand-père était tombé amoureux, lorsqu’il était enfant, de la fille du châtelain et cette dernière voulait s’enfuir avec lui… Il lui aurait fait la promesse de revenir la chercher un jour…
Bientôt, les aller-retours entre l’enquête au présent et cette histoire ancestrale dessinent une tout autre réalité…

Mon avis :

La mise en abîme de l’histoire de cette île au travers de quelques personnages emblématiques à l’intérieur de l’enquête policière confère une grande intensité au roman. Probablement un peu plus difficile d’accès que des policiers classiques, jouant ici sur deux tableaux et malgré quelques passages plus lents, l’ensemble est très agréable à lire, grâce à son atmosphère unique. Et le point de vue historique réellement captivant et instructif. Peter May a mené une véritable recherche pour entreprendre l’écriture de L’île du Serment. Ma préférence va tout de même à sa trilogie écossaise si addictive réunie cette année en un seul gros volume enchanteur.

Un extrait qui nous transporte en l’espace de quelques lignes sur une autre terre  :

   « Le vent forcissait en provenance du sud-ouest, balayait le sommet des falaises et, sur son passage, couchait à terre tout ce qui avait le malheur d’y pousser. Le soleil, d’abord voilé par des nuages d’altitude, avait finalement été avalé par les nuées d’orage qui progressaient rapidement au-dessus de la masse gris ardoise de l’océan. Paradoxalement, l’air était doux et tiède sur la peau. Sime s’assit au milieu des hautes herbes qui ployaient autour de lui, à quelques mètres à peine du bord de la falaise. Il entendait le fracas des vagues en contrebas et se sentait totalement exposé à la force de la nature. Communiant avec elle tout en étant à sa merci. Il eut l’impression d’être un fantôme, sans substance, perdu dans une vie qui avait mal tourné.
Comment était-il possible que sa relation avec Marie-Ange soit née avec tant de facilité et que tant de douleur ait accompagné sa disparition ? L’affection transformée en inimitié. La plénitude qu’il avait ressentie pendant ces premiers jours enivrants avait été chassée par un vide cruel. L’idée qu’ils ne s’étaient jamais vraiment aimés lui avait traversé l’esprit. C’était une nécessité, plus que de l’amour. Et comme lorsque l’on calme sa faim, l’envie était passée. »

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