Faits d’hiver, Alice Moine
Faits d’hiver, Alice Moine paru chez Kero le 3 Septembre 2015, 212 pages.
C’est le premier roman d’Alice Moine qui travaille dans le cinéma comme chef monteuse ainsi que dans le milieu publicitaire.
Mon résumé de Faits d’hiver :
Un immeuble de cinq étages qui abrite autant d’occupants que d’histoires est sur le point d’exploser suite à une fuite de gaz. Chaque chapitre nous présente un des appartements dont le ou les occupants, à la destinée singulière, se trouvera ou pas sur les lieux au moment du drame.
Le roman se lit comme des nouvelles qui donnent naissance à une histoire, un personnage, une voix particulière. Chacun s’exprime à la première personne du singulier. Les personnages se croisent parfois aussi. Le dénominateur commun, c’est cet immeuble sur le point d’être réduit en miettes.
Entre autres tranches de vie, nous avons un homme qui, un matin, en se rendant au travail, va assister à la mort d’une cycliste renversée par un camion.
Une jeune femme qui, pour aider une amie, se propose de garder son bébé avec autant de générosité que d’inconscience et de maladresse.
Une secrétaire médicale atteinte de prosopagnosie : ce mal étrange qui ne lui permet de ne reconnaître aucun visage. Elle se trouve ainsi dans l’incapacité d’associer une tête à une personne…
Mon avis :
Avec une idée de départ somme toute simple mais originale et extrêmement bien traitée, Alice Moine propose un roman détonant.
L’écriture est vivante et nous permet une immersion aussi facile que plaisante dans chaque chapitre. Alice Moine fait corps avec ses personnages si humains. C’est une histoire de quotidien, peu banale certes, mais qui sonne vraie parce que le ton est chaque fois juste. Un roman très touchant qui ravira également les lecteurs à l’appétit modéré !
Un extrait de Faits d’hiver, pour vous servir !
» Je suis ici avec vous, je ne suis pas ailleurs, c’est tout. »
C’était là que résidait sa force. Me revinrent en tête tous ces hommes et ces femmes qui passaient leur temps à caresser leurs écrans de téléphone portable. Leur présent s’était dissous, ils n’étaient plus jamais vraiment là.
Autrefois, ma grand-mère me racontait que seuls les idiots interrompaient leurs tâches pour répondre au téléphone. Aujourd’hui, si l’on se déplaçait chez un client, affrontant les cohues des transports en commun, on passait toujours après un appel insistant ou la réception d’un mail. On attendait les bras ballants et les épaules voûtées, relégué au second plan. L’être réel n’était plus prioritaire.
Sur le mur courait une petite bête. Etait-ce un insecte, une tache ? Je plissai les yeux pour mieux voir, mais il faisait trop sombre. Il pressa ma paume et me fit revenir au présent.
« Vous êtes déjà partie. Il suffit d’un rien et vous partez. C’est pour voir cet insecte que vous vous êtes déplacée jusqu’ici ? »
Consciente du ridicule, je murmurai une excuse. Je savais que ça n’allait pas. Que ma vie se déroulait sans que je sache comment maîtriser ce cheval au galop. Je n’avais plus prise, je montais à cru, ballottée de tous côtés, un coup à gauche, un coup à droite, et chaque fois mon corps amortissait les chocs.
Tombera ? Tombera pas ? Ou plutôt tombera, mais quand ? »
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