PRIX LANDERNEAU 2014

Landerneau 2014
IL ETAIT UNE FOIS UNE AVENTURE INCROYABLE : ETRE MEMBRE DU JURY LANDERNEAU

Et les lauréats sont… roulements de tambour…

Prix Landerneau 2014 dans la catégorie « roman » : Hubert Mingarelli, L’homme qui avait soif (cf : mon article « L’homme qui avait soif »)
Prix Landerneau 2014 dans la catégorie « découvertes » : Anna Lisbeth Marek, Les conversations (cf mon article
« Les conversations »)

Félicitations à eux deux !!! Ils le méritent amplement et c’est un excellent choix selon moi.

A l’origine de cette aventure littéraire :

Au mois de Juin 2013, se déroulait la rentrée littéraire dédiée aux espaces culturels Leclerc sur deux journées à la Maison de l’Amérique latine à Paris. Nous étions peut-être deux cents libraires de toute la France à y participer. Ces journées bien chargées nous permettent d’avoir un aperçu de la rentrée littéraire de Septembre par les éditeurs qui présentent leurs nouveautés à paraître. Nous repartons avec des devoirs de vacances : une valise pleine d’épreuves écrites que nous avons à lire en un laps de temps très court, en tout cas, pour les livres sur lesquels nous voulons donner un avis. En effet, l’an dernier, sous une dizaine de jours, il nous fallait écrire un résumé et une critique des livres que nous aurions eu le temps de lire. Les avis sélectionnés des libraires se retrouvent ainsi dans le magazine « Culturissimo » de la rentrée littéraires des espaces culturels Leclerc.
Grâce à ce travail de défrichage littéraire, j’ai été « repérée » et quelques mois plus tard, ai reçu la proposition d’intégrer le jury du prix Landerneau.
Voilà le début d’un marathon littéraire entre décembre et février.
Le prix Landerneau se concentre sur la rentrée littéraire française de  janvier  ce qui le démarque des autres prix littéraires décernés plus tôt vers Novembre pour la plupart. Nous étions dix libraires des espaces culturels sur toute la France répartis en deux groupes : le jury « roman » (auteurs confirmés ayant déjà une oeuvre littéraire conséquente) et le jury « découvertes » promouvant comme son nom l’indique soit un premier roman, soit un auteur à ses débuts.
J’ai intégré le jury du prix Roman.
Nous avions une liste d’une vingtaine de romans que nous avions à lire ou au moins parcourir avant d’éliminer les moins convaincants pour en arriver à cinq. Cinq lauréats et un seul récompensé du prix. Comment le choix s’est fait ?
Mes quatre camarades du prix roman et moi-même nous sommes concertés, encadrés par Marie-José Cegarra et Serge Roué qui coordonnaient nos réunions téléphoniques pour débattre sur nos lectures, défendre et critiquer ce qui nous avait enchanté et ce qui nous avait déplu. Choix nécessairement subjectif mais qui contenait un certain niveau d’exigence quant au style, à l’écriture même qui se devait d’être travaillée tout en étant accessible à un large public de lecteurs.
Nos conférences téléphoniques, nos échanges de mails mettaient en avant des divergences d’opinion inévitables ! Très peu de romans nous rassemblaient tous… Certains étaient quand même rapidement éliminés et nous avancions cahin-caha accumulant les heures de lecture, les livres qui nous tombaient des mains, les déceptions encore, les hésitations…
Les membres du jury aguerris qui n’en étaient pas à leur première nous avaient prévenus : ce ne serait pas toujours une partie de plaisir ! Ceux qui étaient sur la partie « découvertes » avait une liste bien plus longue que nous, j’ai eu l’occasion d’en lire quelques-uns qui ne sont pas arrivés dans la sélection des 5 et que j’ai bien appréciés. Mais il est vrai que c’est parfois frustrant : il faut ingurgiter des  romans qui nous tombent des mains quand tant d’autres nous font de l’oeil et la pile des livres à lire plus tard s’allonge en attendant d’avoir de nouveau le temps de lire en-dehors du prix Landerneau…
Et en Décembre, nous sommes arrivés à cette sélection des cinq lauréats pour le prix « roman » :

_ Hubert Mingarelli, L’homme qui avait soif
_ Santiago H. Amigorena, Des jours que je n’ai pas oubliés (cf mon article Des jours que je n’ai pas oubliés)
_
Bernard Chambaz, Dernières nouvelles du martin-pêcheur
_ Pierre Assouline, Sigmaringen
_
Denis Podalydes, Fuir Pénélope

Ahhhhh… Le marathon littéraire touchait à sa fin. Les voilà les lauréats. Chacun de nous cinq (membres du jury « roman ») avons élu cinq romans dans notre liste et les lauréats sont donc ceux qui ont recueilli le plus de voix parmi nous. Personnellement, j’en avais trois sur cette liste de cinq, les deux autres n’ont pas recueilli assez de voix pour figurer dans la sélection finale.
Les autres membres du jury (catégorie »découvertes ») nous ont alors donné leurs résultats avec leurs lauréats :

_ Anna Lisbeth Marek, Les conversations
_ Guillaume Guéraud, Baignade surveillée
_ Julie Douard, Usage communal du corps féminin
_ Hélène Gaudy, Plein hiver
_ Emmanuelle Richard, La légèreté

Il nous restait alors à lire les cinq finalistes de la liste sur laquelle nous n’avions pas travaillé.  Et trois rendez-vous importants étaient pris :

Le café littéraire le 29 janvier
La délibération le 4 février
La remise des prix le 12 février

Le 29 janvier, au restaurant « Les éditeurs », nous étions conviés à venir rencontrer les lauréats interviewés chacun leur tour après le discours d’introduction de Michel-Edouard Leclerc puis du président du jury chaque année différent, et cette année c’était Sorj Chalandon, écrivain et journaliste qui a été absolument formidable, un homme accessible, drôle et impliqué dans ce rôle. Un vrai régal…
Les lauréats ont ainsi à tour de rôle parlé quelques minutes de leur livre, certains avec beaucoup d’aisance, de naturel parfois, d’autres bien plus mal à l’aise, timorés. Un exercice bien difficile mais c’est bien sur une oeuvre qu’il faut juger et non sur une performance d’orateur. J’ai eu le plaisir d’échanger quelques mots avec Anna Lisbeth Marek qui m’avait tout particulièrement marquée avec son premier roman ainsi qu’avec le représentant de sa maison d’édition : « Phébus » très cordial. Cet échange passionnant s’est prolongé hier, lors de la remise des prix. Le 29, c’était aussi l’occasion de se rencontrer entre membres du jury pour ceux qui ne se connaissaient pas déjà. Après avoir entendu nos voix, nous pouvions mettre un visage sur chaque nom  !
Ce café littéraire m’avait enchantée !

Malheureusement, le 4 février, je n’ai pu me libérer pour participer aux délibérations mais bien évidemment j’avais transmis mes votes ! Chaque membre du jury avait sélectionné ses favoris ainsi que Michel-Edouard Leclerc et Sorj Chalandon et après décompte des voix et quelques débats, le vote s’est clôturé avec un vainqueur dans chaque liste.

Et le 12, officiellement, à la maison de l’Amérique latine, la remise des prix s’est déroulée. Après un rapide discours de Michel-Edouard Leclerc décontracté, souriant et apparemment ravi d’être là ainsi que de Sorj Chalandon terminant déjà et à regret son court mandat présidentiel (!) suivi d’un membre du jury catégorie « découvertes » et un autre catégorie »roman » qui ont brièvement expliqué le choix final les deux auteurs récompensés ont pris chacun la parole pour dire un petit mot de remerciement. Visiblement ravis et de nature discrète, Hubert Mingarelli et Anna Lisbeth Marek se sont humblement prêtés à quelques photos ainsi que nous, jurés du prix Landerneau.
Puis nous avons pu échanger tous ensemble autour de petits fours.
Je suis repartie pour ma part des étoiles plein les yeux avec de belles rencontres et le bonheur d’une même passion partagée avec mes camarades jurés, les écrivains, les éditeurs…
C’est une vraie récompense après un tel marathon littéraire. Une aventure unique quoi qu’il en soit !

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  1. Monchichi

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