Nous, Louis, Roi, Eve de Castro

nous louis roiNous, Louis, Roi, Eve de Castro chez l’Iconoclaste le 26 Août 2015.

Eve de Castro est journaliste et romancière. Son dernier livre Joujou paru chez Robert Laffont en 2014 a reçu le prix Bouquin.

Le sujet de Nous, Louis, roi :

Eve de Castro se glisse dans l’intimité du grand Louis XIV à qui il reste dix-sept jours avant de mourir. Il le pressent lui-même, bien que ses médecins se veuillent rassurants, sa fin est très proche. Sa jambe est infectée et la douleur le tiraille. Mais Louis veut faire bonne figure et ne pas donner trop d’espoir à tous ceux qui aimeraient le voir déchu.
Alors, entre deux devoirs royaux, Louis XIV fait le bilan. Celui de son règne et celui en tant qu’homme. Il est peut-être temps pour Louis de régler ses comptes avant d’être accueilli par Dieu. Le récit oscille entre passé et présent. le passé d’une vie de règne et le présent de la souffrance.
Louis XIV a toute sa vie agi en conquérant et cherché à tutoyer les cieux. Force lui est de constater que le bilan qu’il laisse derrière lui est tout de même bien pesant.

Mon avis :

Un roman historique rafraîchissant qui nous plonge au cœur des émotions du Roi-Soleil que l’on voit dans un état misérable mais digne malgré tout et très proche de la fin. L’auteure prend des libertés puisqu’elle s’immisce dans les pensées du personnage qu’elle fait parler à la première personne. Elle relate par ce biais ses haut faits, les échecs, les personnes qui l’ont entouré.
On voit se dessiner un être insatiable aussi bien dans l’image dorée qu’il veut imposer à sa cour et au reste du monde, qu’au travers de ses conquêtes amoureuses. Mais c’est avant tout un homme qui se confie et un être vulnérable qui prend conscience de l’imminence de sa mort. Eve de Castro va donc au-delà du genre historique par ce portrait humain.
Le roman n’est au demeurant pas très palpitant (pas de grand suspense !) et le rythme assez lent. Le personnage, bien que tout entier dans la douleur, ne m’a pas émue. Mais cela reste un roman intéressant et déconcertant pour des lecteurs attachés à cette période.

Un extrait nous faisant partager les souvenirs du grand roi :

« C’est en dansant que j’ai appris qu’il pouvait y avoir du bonheur à régner.
Le Ballet de la Nuit. J’ai quinze ans. Je suis vigoureux, le torse développé, la cuisse belle, je brille au manège et au jeu de paume, mais j’ai souvent des flux de ventre, des furoncles aux tétons et sous l’aisselle. Mon médecin me trouve le tempérament à la fois mélancolique et sanguin, il m’impose les sangsues et en été il m’envoie baigner nu dans la Seine. Je suis majeur depuis déjà deux ans, mais ma mère et mon parrain gouvernent l’État et ils me croient juste bon à jouer de la guitare. Je fais ce qu’on requiert de moi, j’observe, je me tais. Le cardinal Mazarin est rentré de l’exil auquel l’ont contraint les princes et les parlementaires révoltés contre l’autorité royale. La reine Anne veut fêter ce retour qui consacre notre triomphe sur la Fronde. Je commence à répéter. Je répète tous les jours. Quatre heures, cinq heures chaque jour. L’odeur de la poudre de riz sous mes semelles. Celles des plumes de faisan, de paon, d’autruche qui ornent mon costume et ma coiffure. Je ne puis encore diriger le conseil des Finances ni prouver ma valeur sur le champ de bataille. Sur la scène du Petit-Bourbon, j’entends être le meilleur, j’entends régner enfin. »

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