Les lisières, Olivier Adam

Les lisières, Olivier AdamLes lisières, Olivier Adam, Flammarion, Août 2012, J’ai lu, Mai 2013

Résumé :

C’est l’histoire de Paul Steiner dont la femme l’a quitté, père de deux enfants, hanté par son passé, désespéré par son présent et inquiet de son avenir ! Etre solitaire, quelque peu asocial, il souffre néanmoins de solitude et plus encore du manque de ses enfants adorés qu’il garde régulièrement mais trop peu à son goût. Son ex-femme semble toujours lui reprocher d’être ce qu’il est. Son frère l’exhorte à aller voir ses parents pour les aider dans leur déménagement « pour une fois » souligne-t-il. Et l’accueil de ses parents est très mitigé.
Difficile de trouver sa place pour Paul qui se sent en parfait décalage avec tous, y compris avec lui-même. Il délaisse pour quelque temps bien à contrecoeur les bords de mer pour se rendre dans la périphérie parisienne plus grise et bétonnée que jamais. Son père et lui, aux opinions antagoniques, semblent être séparés par un mur infranchissable. Ils vont cohabiter quelque temps. Paul reprend contact avec quelques anciens camarades, constatant une fois de plus ce qui les sépare plutôt que ce qui les rapproche. Et, en fouillant dans les vieilles affaires de ses parents pour y mettre de l’ordre, il tombe sur une photo qui soulève des souvenirs enfouis et pourrait expliquer bien des choses sur son passé et ce qu’il est devenu…

Critique :

Un roman à la beauté solaire, lumineux et grave. Revigorant et mélancolique tels ces dimanches gris de bord de mer.
Olivier Adam, à travers son double de papier, nous fait vivre le parcours d’un homme en marge de sa vie, de sa famille, de son pays, en somme un être qui se trouve à la lisière du monde et qui cherche où peut bien être sa place.
On en sort étourdi et frappé comme après une baignade dans une mer gelée.

Pour lecteurs et lectrices qui auraient envie de lire non pas un roman drôle, distrayant mais bien plutôt une histoire forte, à la tristesse brodée de splendeur grâce à un style limpide et vif !

Place à l’extrait :

   « Il avait fallu qu’on se sépare pour que la bonne vieille angoisse des dimanches soir de mon adolescence refasse son apparition. Pourtant, rien de spécial ne m’attendait le lundi. Rien sinon ces presque deux semaines à vivre seul dans mon appartement face à la mer, à quelques mètres seulement de mon ancien chez-moi, de ma femme, de mes enfants. J’ai replié le matelas dans son canapé. Je n’avais toujours pas pu me résoudre à aménager un vrai lieu pour les enfants. Je ne m’avouais toujours pas vaincu. Tout cela ne pouvait qu’être temporaire. Encore quelques semaines et les choses allaient rentrer dans l’ordre. J’ai attrapé une bière dans le réfrigérateur et je l’ai bue debout face à la baie vitrée. Le soir tombait sur les eaux calmes et retirées, aussi lisses qu’un lac, laissant à nu des successions d’îlots pareils à des ombres. Une brume laiteuse voilait l’horizon. En arrivant ici neuf ans plus tôt, j’avais eu la sensation de trouver ma place comme nulle part ailleurs. »

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