Standard, Nina Bouraoui

Standard, Nina BouraouiStandard, Nina Bouraoui, Flammarion, 8 Janvier 2014, 284 pages

Résumé :

C’est l’histoire de Bruno Kerjen, 35 ans, breton installé à Paris où il a un emploi dans une petite boîte de composants électroniques. C’est ce qu’il a le mieux réussi dans sa vie et pourtant, explique-t-il, pas étonnant que la main-d’oeuvre se délocalise car il n’y a rien de sorcier dans ce qu’il fait et un petit enfant chinois de cinq ans le ferait tout aussi bien… C’est dire combien sa vie est exaltante !
Que dire de Bruno Kerjen, le personnage central de Standard ? Médiocre, sans ambition, solitaire, il est l’exemple parfait du pauvre type désabusé. Nul rebondissement dans sa vie minable réglée comme du papier à musique : son job, son apparte, le porno tel, son copain d’enfance Gilles resté à Saint-Malo, qu’il voit quand il rend visite à sa mère veuve envers laquelle il ressent un drôle de dégoût physique. En suivant ce personnage de près, l’on a la sensation qu‘il est resté à un stade primaire quant à l’amour, la sexualité, les relations humaines.
Sa vision des femmes est assez horrifiante. Il se contente de vivre sa petite vie sans intérêt sans vraiment la changer. Une seule personne semble être à même de pouvoir inverser la vapeur : Marlène dont il est question dès la quatrième de couverture alors qu’il va falloir attendre la page 215 pour la rencontrer vraiment.

Mon avis :

200 pages avant l’événement « crucial » de ce roman aussi insipide et imbuvable que son personnage principal, 200 pages pour présenter un héros qui n’a rien de palpitant dans sa vie, qui vivote dans un cadre fade, qui ne voit dans les êtres qu’une fin utilitaire, c’est très long…
Les relations sexuelles lui déplaisent alors il se masturbe toutes les cinq pages et paie son porno tel pour satisfaire ses besoins sexuels. Son seul « ami » lui permet d’échapper à sa mère quand il rentre par devoir dans la maison familiale. Ses collègues, tout comme lui, se fondent dans l’anonymat.
L’on pourra certainement trouver une part de vérité dans ce héros « standard » bien sûr mais 200 pages pour nous dire comment Bruno Kerjen vit son existence de looser, c’est tout de même exagéré. D’autant plus que l’intrigue, très mince, tourne en boucle…. La seule étincelle serait Marlène. Mais l’on devine aisément la fin qui est bâclée et sans intérêt selon moi.
Des personnages un brin pathétiques et dépassés par leur vie dans la veine d’Olivier Adam ou d’Arnaud Cathrine dans Je ne retrouve personne détiennent une noblesse d’âme, une humanité dont prive Nina Bouraoui son anti-héros qui est petit, si petit même que j’avais bien envie de l’écraser entre deux pages.
Bref, un livre que j’ai trouvé fade et qui m’a mis les nerfs !
Au moins, il m’aura fait réagir, hum, hum…

Un extrait où l’on voit la philosophie de vie du héros :

« Pourquoi n’était-il possible que dans les films de choper une meuf, de se la faire, sans peur ni dégoût, puis peut-être de rester pour toujours avec elle, parce qu’il l’aurait bien fait jouir puis bien fait rire après au wagon-restaurant autour d’un café, d’une bière ? Pourquoi c’était toujours sous alcool qu’il sentait le courage monter de son ventre, l’arrogance dont il manquait tant ? Pourquoi le réel lui cassait la tête comme une brique qu’on lui lançait sans cesse au visage ? Il faisait quoi sur cette maudite terre ? C’était quoi son rôle à lui, son utilité ? Quelle trace allait-il laisser, de Saint-Servan à Vitry, de Vitry à la place d’Italie ? Est-ce que c’était juste cela la vie, dormir, bosser, se nourrir, recommencer ? Il avait fait quoi de ses rêves de jeunesse, et d’ailleurs en avait-il eu vraiment sinon celui de se barrer le plus loin possible de son père, de son enfance ? Et les autres qui arrivaient à trouver l’amour, ils faisaient comment ? Ils se rendaient compte de la supercherie ? Car l’amour était un cadre supplémentaire à remplir, petit, mesquin, étouffant, à l’exemple des cadres qui contenaient les éléments électroniques. C’était pareil l’amour, ça procédait du même système, des mêmes habitudes, remplir, faire, refaire, tous les jours, la même chose, sans surprise, oui, c’était ça l’amour et c’était pour cette raison qu’il n’en voulait pas, même s’il en manquait ; les gens n’en étaient pas conscients mais leur petit train-train amoureux ressemblait à leur boulot, c’était juste une habitude de plus qui s’ajoutait à toutes leurs habitudes, ça n’avait rien d’exceptionnel l’amour, c’était comme boire ou manger, pas plus, pas moins. »

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