La princesse blanche, Philippa Gregory

la-princesse-blanche-556974La princesse blanche, Philippa Gregory, paru le 5  Novembre 2015 chez Hugo, 535 pages, traduit de l’anglais par Sarah Dali.

Philippa Gregory est notamment l’auteure de Deux soeurs pur un roi qui avait été adapté en 2008 au cinéma par Justin Chadwick.

Le début du roman :

Le lecteur partage l’intimité d’Elisabeth York qui représente la rose blanche en cette fin XVème siècle en Angleterre. Alors qu’elle était sûre d’épouser Richard Coeur de Lion, l’homme qu’elle aime, celui-ci a trouvé la mort au combat. C’est donc son ennemi, celui à cause de qui son amant a péri, qu’elle doit épouser : Henri VII.
Ce dernier voit en Elisabeth une façon d’asseoir son pouvoir et sa légitimité auprès d’une cour et d’un pays demeurant de fervents admirateurs de la Rose blanche. N’ayant pas le charisme de son ancien ennemi, il doit manœuvrer afin de se faire accepter, lui, sa Couronne et sa famille. Pour Elisabeth, ce mariage est un sacerdoce mais avant tout, comme le lui rappelle sa mère, un devoir auquel elle doit se soumettre sans protester. Henri VII, d’une nature extrêmement méfiante voire paranoïaque comme on pourra le constater au fil du roman, veut s’assurer qu’Elisabeth sera en mesure de lui donner un héritier. De ce fait, il la déshonore avant le mariage en la violant chaque soir jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte…

Mon avis :

Philippa Gregory propose un livre inspiré de faits historiques en choisissant et assumant sa version romancée de l’histoire des Tudors. L’héroïne principale est Elisabeth. Gregory a fait le choix de faire parler les femmes dans une période d’environ quinze ans où l’on voit les aléas et obstacles d’une vie de règne surtout quand le pouvoir semble être, à chaque instant, remis en cause.
Un début prometteur mais un rythme inégal. Trop de longueurs, de détails sans intérêt à mes yeux de lectrice (pas complètement passionnée par le sujet il est vrai mais tout de même curieuse). Intéressant mais pas captivant à mon sens. Il manque une force dans l’écriture ou l’émotion qui aurait rendu l’ensemble plus marquant.

Un extrait de la rencontre entre Elisabeth et Henri :

   « Il hoche la tête et se lève. Les musiciens s’interrompent, la cour s’incline en une centaine de révérences puis se relève pour nous observer avec avidité. Sur les pas de ma mère, Henri me guide par la main depuis l’estrade surélevée et l’immense table où nous avons dîné, en passant par la porte voûtée au fond de la salle, jusque dans les appartements privés. Notre départ fascine toute la cour. A la porte de la chambre, ma mère s’efface pour nous laisser entrer, tels des comédiens qui reviendraient à la vie privée, faite d’improvisation.
Henri referme la porte, dont le bois épais assourdit la musique qui reprend. Comme si c’était une évidence, il tourne la grosse clé dans la serrure.
– Quoi ? m’écrié-je en oubliant mes bonnes manières. Mais que faites-vous ?

Il se tourne vers moi et, d’une poigne irrésistible, me prend fermement par la taille.
– Nous allons faire plus ample connaissance.
Sans me dérober telle une servante craintive, je tiens bon.
-J’aimerais retourner dans la salle.
Il s’installe dans un fauteuil aussi grand qu’un trône puis me fait asseoir. Je me retrouve dans une position inconfortable, juchée sur ses genoux, comme une fille de joie dans une taverne, et lui un ivrogne qui viendrait de payer pour profiter de mes charmes.
– Non. Comme je vous l’ai dit, nous allons faire plus ample connaissance.
J’essaie de me dégager, mais il me tient fermement. Si je me débats, je lèverai la main contre le roi d’Angleterre et commettrai alors un acte de trahison. »

 

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