Les beignets d’Oscar ou mes 100 jours de bonheur, Fausto Brizzi
Les beignets d’Oscar ou mes 100 jours de bonheur, Fausto Brizzi paru le 15 Mai 2015 che Fleuve éditions traduit de l’italien par Lise Caillat, 391 pages.
C’est le premier roman de Fausto Brizzi qui est réalisateur, scénariste et producteur plusieurs fois récompensé.
Mon résumé :
Lucio, d’un tempérament optimiste, bon vivant, savourant chaque matin en secret un beignet de la boulangerie de son beau-père, profitant des petits bonheurs semés sur son parcours de vie, semblait avoir a priori de quoi se satisfaire de son sort. Une femme : Paola, intelligente, belle et amoureuse, deux enfants adorables : un garçon et une fille, un job d’entraîneur dans une salle de sports qui, s’il n’est pas le travail de ses rêves, a le mérite d’être bien payé et pas trop exigeant.
Et deux amis d’enfance qu’il n’a jamais perdus, qui le connaissent par coeur, aussi différents qu’indispensables à son équilibre. A eux trois, ils forment le clan très select des trois mousquetaires. A presque quarante ans, Lucio a, semble-t-il, une vie accomplie. Sauf que sa femme l’a mis dehors après avoir découvert sa brève liaison avec une cliente de la salle de sports. Un malheur n’arrivant jamais seul comme dit le vieux dicton, voici que l’ami Fritz s’invite malencontreusement dans la vie de notre compère Lucio. Qui est cet « ami Fritz » ? Une jolie périphrase qui cache un mot terriblement effrayant : Lucio est atteint d’un cancer. Cette tragique découverte l’anéantit d’autant plus que ses jours sont comptés. Une centaine de jours grosso modo.
Une fois la pilule avalée ou peu s’en faut, Lucio prend la décision la plus importante de sa vie : rendre ces cent jours aussi indispensables qu’inoubliables Et en premier lieu se faire pardonner par sa femme cette erreur de parcours.
Le roman prend alors les allures d’un compte à rebours avec une liste de choses à faire, de derniers moments savoureux à partager avec ceux qui comptent le plus…
Mon avis :
Le titre, la couverture du livre et le ton entre badinerie et réalisme du quotidien laissaient entrevoir un livre léger d’où seraient exempts toute philosophie de vie, tout propos grave. Sauf que l’imminence de la mort apposée à notre héros plutôt ordinaire qui pourrait être notre voisin, notre ami ou notre frère, confère au roman une vérité aussi vraisemblable que grave.
C’est un roman qui ne demeure pas moins empli d’un tourbillon de vie et de joie euphorisant au-dessus duquel plane en permanence un voile noir.
Fausto Brizzi propose un premier roman sensible ancré dans une réalité tangible, aux personnages crédibles, facile à lire, entrecoupé de dialogues dynamisants.
Il n’hésite pas à interpeller son lecteur, à lui donner matière à réflexion et lui propose même de noircir quelques pages blanches ! Difficile de ne pas se mettre un tant soit peu à la place du héros de plus en plus attachant au fil des pages. Que ferions-nous à sa place ? Voilà une question qui laisse finalement peu de place à la légèreté.
Place à l’extrait :
« Petit, j’étais fasciné par trois métiers.
Le premier, comme en témoigne ma mémorable rédaction sur le thème « Que feras-tu quand tu seras grand ? » que grand-mère avait conservée jalousement dans le premier tiroir de sa commode, était testeur de manèges dans un parc d’attractions. Petit malin que j’étais, j’entendais joindre l’utile à l’agréable. Après tout, il doit bien exister quelqu’un qui dit : « Ce manège fonctionne bien, il est amusant et sûr, vous pouvez l’ouvrir au public. » J’ai toujours pensé que ce type-là avait une carte d’accès gratuite pour revenir au parc d’attractions quand il voulait.
Le deuxième métier, attention nous entrons dans le domaine pénal, était bandit. Du fait de ma passion pour Diabolik sans doute, j’ai souvent caressé l’idée d’entrer la nuit dans une bijouterie pour tout rafler. Je n’ai finalement pas concrétisé cette vocation, même si j’admets avoir indûment pris possession de quelques peignoirs dans des hôtels à droite à gauche.
Le troisième métier, et là j’avais anticipé une tendance actuelle, était life coach ou, comme je l’appelais alors, usant d’un mot plus naïf mais précis, conseilleur. J’imaginais une personne qui, comme le cardinal Mazarin ou Richelieu le faisaient pour le roi de France, épaulerait ses clients dans les choix les plus compliqués de leur vie.
« Elle est bien pour moi, cette fille que je fréquente? »
Tac, le conseilleur arrive et répond avec clairvoyance.
« Qu’est-ce que je fais, je l’accepte, ce travail ? »
Tac, le conseilleur est là, prêt à donner son avis.
Au final je n’ai exercé aucun de ces métiers ; je ne teste pas de manèges, je ne vole pas et suis incapable de donner des conseils à qui que ce soit, ne serait-ce qu’à moi-même. »
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