Deux secondes de trop, Rachel Joyce

Deux secondes de trop, Rachel JoyceDeux secondes de trop, Rachel Joyce, XO éditions, paru le 20 Février 2014, 370 pages, traduit de l’anglais par Edith Walter

Voici le deuxième roman traduit en français de l’auteure anglaise Rachel Joyce qui a reçu un bon accueil en librairie pour son premier roman : La lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry arriva le mardi

Résumé :

En 1972, Byron alors encore enfant malgré les apparences, va apprendre de son copain une nouvelle qui le bouleverse : deux secondes vont être ajoutées au temps. A partir de là, des événements terribles vont se produire et venir semer le trouble dans la famille du jeune garçon qui semblait jusque-là parfaite, du moins en apparence. Alors que la mère de Byron conduit son fils et sa plus jeune fille à l’école, Byron qui surveille sa montre, remarque le dérèglement des secondes. Il interpelle sa mère qui, déconcentrée, perd le contrôle de sa voiture.
Cet accident dont il est difficile de mesurer la gravité va révéler les fêlures de cette figure maternelle dont l’époux peu présent est d’une rigidité et d’un égoïsme sans pareil.
Mais Byron aidé de son petit génie de copain d’école veut mettre au point un plan qui permettra de les sortir de cette débâcle.
A ce récit au premier plan, s’intercale un autre qui se déroule dans une époque postérieure et qui met en scène Jimmy, un adulte atteint d’une maladie mentale ayant passé la plus grande partie de sa vie en hospice. Ce dernier loge désormais dans un mobile-home et a un petit job à la cafétéria du centre commercial depuis la fermeture de l’unité psychiatrique.

Mon avis :

Le passage du passé au présent dessine lentement un lien qui aiguise la curiosité du lecteur. Rachel Joyce distille un suspense à faible dose. L‘idée de départ très originale ne permet malheureusement pas d’éviter un certain nombre de longueurs qui viennent alourdir le récit, ralentir le rythme et émousser l’intérêt du lecteur. La langue et le style très maîtrisés conviennent mieux, je crois, à l’époque passée. Peut-être aurait-il été agréable d’avoir une rupture de ton entre les deux histoires, qui se télescopent, afin de mieux souligner la césure. Les personnages, bien que diversifiés et subtils, ne m’ont pas complètement embarquée. J’ai néanmoins apprécié l‘aisance de l’auteure à nous dépeindre des paysages tels des tableaux.
Et la fin est belle et sonne juste.

Place à l’extrait :

   « Dans les secondes qui suivirent l’accident, Byron eut soudain l’impression de ne plus exister. Il se demanda s’il était blessé. Il attendit que sa mère réagisse à ce qu’elle avait fait, attendit qu’elle crie ou qu’elle sorte de la voiture, attendit que la petite fille pleure ou quitte la chaussée, mais rien de tout cela ne se produisit. Sa mère demeura parfaitement immobile sur son siège et la petite fille demeura parfaitement immobile sous son vélo rouge. Pourtant brusquement, presque brutalement, des choses se produisirent. Les larmes lui montèrent aux yeux et il leva le bras pour cacher son visage à sa mère et à sa soeur, afin qu’elles ne voient ni n’entendent rien. Sa mère jeta un coup d’oeil par-dessus son épaule droite et rajusta le rétroviseur. Lucy demanda pourquoi ils s’étaient arrêtés. Seule la petite fille resta immobile.
Diana redémarra et plaça ses mains sur le volant exactement comme son mari le lui avait appris. Elle recula pour remettre la voiture bien parallèle à la chaussée et passa la première. Byron n’arriva pas à croire qu’elle reparte, laissant la petite file à l’endroit où ils l’avaient renversée ; puis il comprit que sa mère ne savait rien. Elle n’avait pas vu ce qu’elle avait fait. Le coeur de Byron cognait si fort qu’il en avait mal à la gorge. »

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