N’oublier jamais, Michel Bussi

N'oublier jamais, Michel BussiN’oublier jamais, Michel Bussi, Presses de la Cité, paru le 7 Mai 2014, 501 pages

Michel Bussi, un auteur français très en vogue de romans policiers, a été très remarqué avec Un avion sans elle.

Résumé de l’incipit :

Jamal, jeune beur handicapé, s’entraîne ardemment pour son rêve : gravir le Mont-Blanc avec son unique jambe valide, son autre étant munie d’une prothèse. Chaque jour, il court une quinzaine de kilomètres sur les falaises d’Etretat où il se trouve en vacances et loge à l’hôtel. Un matin, à l’aube, alors qu’il court, il aperçoit une belle écharpe luxueuse qui vaut une petite fortune. Tandis qu’il la ramasse, il distingue un peu plus loin une jeune femme qui porte une robe en lambeaux, se tenant dangereusement près de la falaise. Il s’approche pour lui venir en aide mais cette dernière menace de sauter. Il a alors l’idée de lui tendre l’écharpe ramassée afin de la sauver. Mais rien ne se passe comme prévu : la jeune-femme bascule par-dessus bord et vient s’échouer sur la plage en contrebas. Jamal se précipite et découvre en premier le corps de la jeune femme. Il est bientôt rejoint par une vieille dame qui promenait son chien ainsi qu’un homme seul. Ces deux autres témoins ont vu la femme tomber de la falaise mais seul Jamal était réellement sur les lieux du drame. Alors que les trois témoins patientent en attendant la police, Jamal constate la première incohérence de cette affaire qui va, même s’il l’ignore encore, le conduire dans une spirale infernale : l’écharpe qu’il a tendue à la jeune femme se trouve enroulée autour du cou de la victime. Comment cela est-il seulement possible ? De plus en plus angoissé, Jamal se dit qu’il y a son ADN sur ce foulard.
Comment peut-il expliquer cela aux enquêteurs sans passer pour coupable ? Car Jamal pourrait très bien avoir poussé cette femme du haut de la falaise, les autres témoins étaient trop loin pour l’infirmer ou le confirmer.
Collaborant dans un premier temps avec la police, Jamal se rend vite compte qu’il est le suspect numéro 1 dans cette sordide affaire. Quand il avait fait mine de s’approcher d’elle avant son saut, la jeune femme avait crié qu’il ne pourrait pas comprendre. Et pourtant, c’est bien ce que Jamal , aidé d’une belle jeune femme prénommée Mona qu’il vient de rencontrer, va tenter de faire : percer à jour le mystère au fil des quelques jours de son séjour normand qui prend des allures de torture hitchcockienne. Jamal n’est pas loin de devenir fou et d’entraîner son lecteur dans sa chute…

Mon avis :

En multipliant les rebondissements, les fausses pistes, la manipulation psychologique et les indices obtus disséminés tout au long de cette lecture vertigineuse, Michel Bussi conduit son lecteur par le bout du nez et lui propose un roman haletant.
Si Jamal se désigne, surtout au début, un peu trop comme une victime, on a très envie de le croire même si, plus l’on avance, plus le doute s’insinue car il semble faire figure de coupable idéal. Mais où est la vérité ? se demande-t-on. Comme Jamal qui endosse, pour la première fois de sa vie, le costume d’enquêteur, le lecteur aimerait résoudre cette équation à dix inconnues gommant ainsi toutes ces incohérences auquel le personnage principal se heurte. Peine perdue… On avance à tâtons entre rebondissements et coups de théâtre.
Peu ou prou de temps mort pour ce polar efficace au rythme endiablé qui se dévore d’une traite. La résolution de l’énigme, un brin tiré par les cheveux, qui ne laisse rien au hasard (l’auteur, scrupuleux, ne néglige aucun détail) peut laisser quelque peu dubitatif. Je n’en dirai pas plus. Elle n’est pas inintéressante mais quelque peu poussive peut-être.
Michel Bussi, qui a déjà conquis un très large lectorat, à trop vouloir nous en mettre plein la vue, ne risque-t-il pas de nous aveugler ?

Un extrait qui se déroule juste après l’accident, au début du roman :

« Appeler les flics ?
Un frisson parcourut la paume de ma main droite, comme si, tel un serpent sournois, l’écharpe de cachemire s’en échappait à nouveau. Mes yeux ne m’obéissaient plus, ils se posèrent encore une fois sur le morceau de tissu rouge devant moi. Je devais avoir l’air mal à l’aise, Denise et Atarax me regardaient étrangement.
Ou bien ils attendaient que je prenne une initiative…
Appeler les flics ?
J’ai enfin compris que ni l’un ni l’autre ne devaient posséder de téléphone portable. J’ai sorti mon iPhone et j’ai composé le 17.
_ Gendarmerie de Fécamp, me répondit une voix masculine au bout de quelques secondes.
J’ai expliqué la situation. Le suicide. Le lieu. Oui, la fille était morte, aucun doute, une chute de cent vingt mètres sur les galets. Un témoin l’avait vue sauter, deux autres l’avaient vue s’écraser.
De l’autre côté du téléphone, on notait tout. On s’agitait. On me demanda de répéter encore une fois le lieu exact, puis on raccrocha.
J’ai lancé un sourire à Denise et Atarax.
_ Les gendarmes arrivent… Ils seront là dans dix minutes.
Ils se sont contentés de hocher la tête. Pendant un long moment, seul le bruit des galets roulés par la mer troubla le silence. Atarax baissait les yeux vers le cadran de sa montre presque à chaque vague. A bien l’observer, il n’avait pas l’air vraiment peiné pour la fille morte à ses pieds, juste emmerdé, comme quand un carambolage crée devant vous un bouchon monstre et que vous vous surprenez à être moins désolé pour les pauvres gens coincés sous la tôle que pour le retard qui s’accumule. Atarax n’avait pourtant pas l’air débordé, à glander sur la plage dès 8 heures du matin… »

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