De l’influence du lancer de minibar sur l’engagement humanitaire, Marc Salbert

de l'influence du lancer...De l’influence du lancer de minibar sur l’engagement humanitaire, Marc Salbert, Le Dilettante, paru le 7 janvier 2015, 287 pages.

Marc Salbert est l’auteur de Compte à rebours… publié chez Pétrelle en 2000. De l’influence du lancer de minibar sur l’engagement humanitaire comme son titre ne l’indique pas nécessairement est un roman drôle.

Mon résumé :

Arthur est journaliste, en charge de la chronique musicale, lorsque après une énième soirée dissolue, le minibar qui se trouvait dans sa chambre d’hôtel atterrit mystérieusement sur une voiture garée en bas. Les frais engendrés par sa gaffe entraînent la sanction immédiate. Puisque Arthur, sommé  de s’expliquer, prend l’affaire à la plaisanterie, il est muté aux informations générales. Bien moins drôle pour un journaliste peu féru d’actualité qui n’aime rien tant que les bons groupes de rock et les soirées privées dans lesquelles il était convié en sa qualité d’interviewer…
Un malheur n’arrivant jamais seul, il est envoyé square Clignancourt où se trouve un camp de réfugiés afghans. Traînant des pieds, aux côtés de son ami Hassan, photographe, avec qui il fait équipe _ ce dernier, d’origine marocaine, irrésistible dragueur est un sacré énergumène_ il va croiser la matraque d’un CRS quelque peu chatouilleux. Ce coup malheureux signe le début de la grande épopée de notre journaliste divorcé, père d’une ado au caractère bien trempé et à la langue acérée. Ce dernier va être érigé en martyre et saura tirer les ficelles de cette mésaventure avec beaucoup de dextérité.
A cette même période, entre un personnage clé dans la vie d’Arthur : Daoud, SDF afghan qui va trouver refuge chez lui !
Arthur en est très contrarié sur le moment mais il va vite en déceler les nombreux avantages : Daoud est le parfait homme d’intérieur : de nature discrète, il fait le ménage et la cuisine et se contente d’un couchage sommaire dans la cuisine. Pendant ce temps, Arthur profite de sa gloire…

Mon avis :

Les aventures comiques d’Arthur se lisent bien. L’auteur ancre son roman dans le milieu musical très présent. Je suis pour ma part passée à côté de ces références qui étaient loin d’être indispensables mais qui plairont aux passionnés. Les personnages, quelque peu stéréotypés, fonctionnent bien malgré tout. Sans être hilarant, le roman fait sourire et rire son lecteur. Ce dernier se prend de sympathie pour Arthur bien que tout repose sur un immense quiproquos. Nous, nous savons qui il est vraiment. Et c’est loin d’être un humaniste ! La fin m’a laissé un léger goût d’inachevé. Je m’attendais sans doute à autre chose.
C’était tout de même une lecture très plaisante, divertissante, bien rythmée, écrite dans un style simple, très oral et léger, exempte de tout moralisme.

Un extrait pour faire connaissance avec Arthur :

   « Arthur tournait trop vite la cuillère de son café, remplissant peu à peu la soucoupe. Difficile d’avoir une activité cohérente à 8h15. Il n’avait pas mis le réveil depuis la dernière fois où il avait emmené sa fille à l’école. 2007 ? 2006 ? Il ne se souvenait plus très bien. Le manque de sommeil le fit frissonner. Il se sentait encore oppressé par l’épreuve du métro aux heures de pointe, une apnée de douze minutes entre Château-Rouge et Châtelet. Hassan, lui, avait les joues roses du pilote de scooter qui vient de zigzaguer à 80 à l’heure sur la voie Georges-Pompidou. Il n’avait même pas l’air de souffrir du décalage horaire.
_ Putain ce que t’es casse-couilles ! dit Hassan en ôtant son casque.
Il s’étira en grimaçant.
_ Je suis moulu ! Je suis tombé sur une folle hier soir, le genre fort des Halles, elle m’a manipulé comme une cagette de pommes de terre en me balançant aux quatre coins du lit, j’ai dégusté !
_ Et elle sortait d’où ?
_ Je l’ai rencontrée sur un site d’économie solidaire.
_ Pardon ?
_ Attends, je mettais une annonce pour louer mon riad à Marrakech et puis je suis tombé sur un tchat. Tu sais ce que c’est, j’ai commencé à discuter avec des créatures, je me suis fait passer pour un sans-papiers, histoire de voir jusqu’où irait la solidarité.
_ Un sans-papiers avec un Mac et du Wifi ?
_ T’as déjà entendu parler des cybercafés ? Bref, j’ai eu quatre propositions d’hébergement et plus si affinités. J’ai pris la plus près de chez moi et j’y suis allé, comme ça, par curiosité.
_ Une étude sociologique, en quelque sorte.
_ Exact. J’arrive chez elle, rue de la Convention, un loft au rez-de-chaussée sur cour. Je sonne, une blonde en débardeur m’ouvre et me reluque de haut en bas avec un air de je vais te casser la gueule. J’aurais dû tourner les talons mais elle m’a alpagué en me tirant par la doudoune et en refermant la pote d’un coup de pied. Et alors ç’a été ma fête ! J’ai eu l’impression de faire quinze rounds contre Mike Tyson. J’ai réussi à partir vers 3 heures en lui disant que j’avais rendez-vous à la préfecture pour ma régularisation.
_ Elle t’a pas proposé de t’accompagner ?
_ La garce, elle s’en foutait complètement de mess papiers. Si c’est pas honteux d’exploiter la misère humaine comme ça ! »

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